Bangangté au Cameroun focus sur l’histoire
Situé dans la région de l’Ouest Cameroun, par ailleurs chef lieu du département du Nde, l’histoire des Bangangté est celle d’un peuple insoumis.
« Les doualas de l’Ouest » comme on les désigne par rapprochement au peuple de la côte, cette noble et digne communauté se distingue aussi par l’élégance et la ventardise d’où le slogan « Noblesse, Dignité, Élégant (NDE) » .
Étymologiquement, le nom Banganté tire son origine de la mauvaise prononciation des colons de l’expression « Pah ha nteu ». Laquelle désignait l’ensemble des villages qui se trouvaient dans cette localité.
Cette ville a vu le jour en 1930 après un arrêté du haut-commissaire de la France d’Outre-mer. Et l’histoire nous enseignent qu’il s’agit d’un peuple qui n’a jamais accepté la soumission, même s’il fallait en payer par des vies.
Et comme la plupart des villages de l’Ouest et du Cameroun en général, le village Bangangté est la résultante de plusieurs mouvements migrations dûs aux guerres de territoire. Les sources orales nous révèlent que vers les années 1660, deux princes Banka: « Ngameni et Kameni venus d’un autre village, se sont détachés de leurs nucléoles à la recherche des fortunes ailleurs » . Leurs périples les avaient conduit vers les terres du peuple Bahouoc. Lequel avait pour chef Sa Majesté Feutap Mveu Ngafa.
Celui-ci avait fait preuve d’hospitalité et de générosité vis à vis de ses deux étrangers. Il les avait installé et ainsi la localité s’agrandit avec la création d’autres villages. Les problèmes de cohabitation vont donc commencer plus tard entre le chef Bahouoc et les autres communautés. Ce qui est d’ailleurs moins étonnant.
Le chef Feutap Mveu Ngafa qui s’était montré très conciliant jusqu’ici, s’est donc senti envahi par les autres. C’est ainsi que dans cet élan de colère, il déclare la guerre aux Bangwa, Balengou, Bamena et Bangangté. Malheureusement pour lui, ses guerriers ne pouvant pas faire le poids, ne pouvaient que se contenter d’une belle défaite sans merci.
Et pour sauver sa vie, SM Feutap Mveu Ngafa va s’enfuir avec une grande partie des populations Bahouoc. Ils se réfugient dans la localité de Bali à Bamenda où ils vont crée une nouvelle chefferie avec la même appellation.
Cependant les Bangangté feront aussi face à la résidence et aux multiples guerres tribales avec ses différents voisins tels que les Bamoun, les Bamena, les Bazou… Et d’autres villages vont naître à partir du 19e siècle, à l’instar de Maham, Nounfam, Louh, Langweu, Bahou, Bagnou et autres.
Les livres nous laissent entendre que l’histoire de cette localité est marquée par l’arrivée de l’administration allemande à laquelle s’opposent les différents chefs. En effet, les Allemands trouvent une communauté bien structurée appelé « Pah ha nteu » c’est à dire « refuse de domination des autres » en langue Medumba. Celle-ci monte une farouche révolte qui sera à l’origine de l’emprisonnement de la plupart des chefs traditionnels de Bangang, Fokam, Toukam…
Les dignitaires du NDE se sentent très bien dans leurs peaux. Ils n’acceptent pas facilement la soumission et ne se rabaissent jamais devant quiconque.
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