La Polygamie: signe de supériorité de l’homme ou pérennisation de la lignée dans les us et coutumes camerounais ?
Chaque société a ses valeurs et ses mœurs. Et la polygamie en est une dans les us et coutumes bantous, une société où la femme et la descendance jouent un rôle capital dans l’epanouissement de la famille.
A ne pas confondre avec la bigamie, la polygamie est le fait pour un homme d’avoir deux ou plusieurs femmes. Ce régime matrimonial a été mise sur pied par les femmes pour des besoins de procréation et d’équilibre tel que nous l’ enseigne l’histoire des traditions afros.
La conception matriarcale de la polygamie
Avant l’arrivée des religions exclavagistes, la société Africaine était matriarcale et la lignée était donnée par la femme et non par l’homme. C’était très logiquement car au regard des traditions, le seul lien sûr de l’enfant et le parent était hérité de la femme, puisque c’est d’elles que celui- ci venait au monde. C’est elle qui porte l’enfant dans son ventre pendant neuf mois, peu importe le père.
Nul n’est aussi sans ignorer qu’à l’époque de notre ancêtres, il n’existait pas de sexe avant le mariage. Et, il a toujours existé plus de femmes que d’hommes. Peugeot Bebey, un artiste camerounais le disais d’ailleurs dans l’une de ses compositions : « Nālo o dōkita la daido, na bomanē dóm lá bana ba yabē… o nyol’a di dom la bana boto lombi, bomi ba ba’a…« c’est-à-dire « Je me suis rendu à l’hôpital de Deido, j’ai trouvé la naissance de dix enfants parmi les quels 08 filles et 02 garçons.
L’adoption de la polygamie par le sexe faible
Les femmes avaient alors trouvé injuste qu’une seule femme puisse s’accaparer d’un homme, et pourtant ce dernier a le pouvoir de féconder plusieurs femmes à la fois. C’est pourquoi elle ont réclamé et adopté la polygamie pour donner la chance à toute les femmes de pouvoir procréer et avoir une lignée dont une descendance.
Un mode de mariage toujours querellé
Cependant ce mode de mariage ne fait pas toujours l’unanimité au sein des cultures à cause des convictions religieuses, l’émancipation des mouvements féministes et les revendications de l’égalité de sexe. Les avis sont donc divergeants et les tendances sont animés par certaines femmes qui pensent que c’est une forme d’aliénation et de supériorité de l’homme sur la femme. Et par d’autres qui pensent effectivement que la polygamie donne la possibilité à chaque femme de se sentir femme.
Les hommes quant à eux pensent que c’est une façon d’assurer la pérennité des lignées, montrer la puissance pater familia bantoue, veiller au respect des normes folkloriques et d’assurer une main d’oeuvre conséquente entre autres. Car comme le dit le dicton : « au village, un enfant qui nait est une main d’oeuvre de plus ». C’est d’ailleurs pourquoi les Africain n’ont jamais eu besoin d’Esclaves comme les occidentaux pour bâtir leurs sociétés
Du point de vue de la culture africaine, la polygamie n’est pas un signe de supériorité de l’homme sur la femme. Il faut voir à ce système matrimonial un équilibre, une tradition et surtout une identité propre à la société africaine où la famille est une organisation sacrée.
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