Devoir de mémoire, remember Tet’ekombo Rudolf Doualla Manga Bell et Adolf Ngosso Din, nos matyrs
Pour nos matyrs et nationalistes, la date du 08 Août 1914 reste mémorable chez les camerounais. Du moins pour ceux qui aiment l’histoire de leur pays, pas des autres.
Rappel des évènements et circonstance d’exécution de Rudolf et Adolf
En cette date, le Cameroun perdait deux de ses Matyrs. Nyāsam Rudolf Doualla Manga Bell, chef supérieur du canton Bell et son secrétaire Adolf Ngosso Din ont perdu leurs vies sur la place publique. Ceci pour avoir refusé l’expropriation des peuples sur leurs terres natales et défendu les intérêts des leurs. Ces vaillants soldats ont été traités de haute trahison, arrêtés, jugés et puis pendus à l’esplanade du plateau joss de Douala. Un drame, une vraie injustice et une véritable déshumanisation de homme noir par le colon.
107e commémoration des Matyrs
Le peuple Sawa en particulier et celui du Cameroun en général ont une fois de plus honoré a leur devoir de mémoire dans ce lieu historique. Et c’était sur ce vocable que sous leurs tenues noires et sombres, ces fils et filles ont célébré la 107e édition des sombres souvenirs de tet’ekombo. Un évènement commémoratif de celui qui, comme le fils de l’homme a payé de sa vie pour la libération son peuple. Rappelons que Doualla Manga et Ngosso Din ont été condamnés à la peine de mort par pendaison avec plusieurs autres compatriotes tels que Madola, Samba Martin Paul, Dicka Mpondo, ainsi que les lamibés de kalfu et Mindif qui eux, étaient condamnés à des peines d’emprisonnement.
Ces valeureux hommes, par amour se sont sacrifiés, ont laissé leurs femmes et leurs familles pour répondre à l’appel du peuple. Et c’était sous ces paroles » Mboa Wonja esi ma dumbabē » (nos terres ancestrales ne s’arracheront pas) ou « Jeméa, jemea Na tē na kwedi… Loba e na bisō » (Bravoure, bravoure jusqu’à la mort… le ciel est avec nous), que ces heros notionaux montrèrent leurs dévouement quant à la préservation de leur patrimoine.
Une chance non saisie sous le signe du respect et l’honneur
Pour la petite histoire, au moment où Tet’ekombo et sa team étaient en prison, le jugement terminé et la sentence prononcée, à la veille de leur exécution, il avait été autorisé à aller passer la dernière nuit chez lui avec sa famille en signe d’aurevoire à celle- ci. Cette nuit fut très épouvantable car sous des cris des hiboux, des miaulemements de chats et des aboiements des chiens, il avait reçu la proposition de s’en fuir. Soit par des rites de pindi (rites traditionnels sawa permettant à un être en danger de disparaitre par des incantations) ou par le biais d’un groupe de jeunes dépêchés pour l’accompagner à l’autre bout du village.
Suite à cette glorieuse proposition: » A sangwa mboa bila bé ma jamba, nya mila son nya mila » ( Père, la guerre est devenue rude enfuis- toi, enfuis- toi). Tet’ekombo repond par la négative avec fermeté. Et c’est à travers les paroles de cette chanson » Kēm kēm nei ma nya, kēm kēm nei ma nya o midongo… Na ma bolē sibanē din tumba lam na wonē mō« (Non non non je ne m’enfuirai pas vers les coline… je mourrai avec mon peuple ». Et ces derniers faits se deroulent à Dikolo, les terres qui viennent de subir une expropriation il y’a quelques temps du côté de Bonanjo. C’est d’ailleurs pourquoi cette édition est faite en hommage à Dikolo.
Les valeurs ne s’enterrent jamais
Donc par cette inébranlable foi, Rudolf Doualla Manga bell roi des bellois et son particulier furent pendus le 08 Août 1914 par les Allemands. Ils en sont morts avec honneur et dignité sous le signe de « Etom n’edube » c’est à dire devoir et respect. « Esimo esimo Tiki esi mala bedimo ».
Cette histoire de Tét’Ekombo doit inspirer et enseigner aux camerounais de génération en génération les valeurs nobles du patriotisme, marquer les esprits et inculquer à la jeune génération, l’amour et l’honneur. Car il est clair que mourir avec respect et honneur vaut mieux que vivre dans le déshonneur.
Lire également : Voici comment Doualla Manga accède au trône supérieur du canton Bell.
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