Hommage à l’artiste pluridimensionnel Joe Etondey, le lion indomptable de la musique Camerounaise.
Il n’a jamais fait une école de musique ou encore des beaux-Arts mais, il est le lion indomptable de la musique au Mboa. Le profil de Joe Etondey est celui d’un parfait autodidacte et son histoire, celle d’un artiste complet.
Né le 16 novembre 1955, Eugène Etondey de son vrai nom, commence la musique aux côtés de son chef d’orchestre, le ministre Peter Moukoko, alors qu’il était encore un brillant élève au collège Alfred Saker de Douala. Cependant, n’ayant pas pu obtenir son probatoire à cause d’une maladie en période d’examen, il va demander à son père de lui permettre d’aller poursuivre ses études en France, car il ne souhaitait pas reprendre la classe de première.
Bref Cursus de Joe Etondey
Joe Etondey, habité par la volonté de connaître la musique, se mis à se former tout seul à travers des livres et des théories de musique. Et pendant ses années d’écoles en France, il va exceller comme bassiste jazz de son lycée. Alors artiste pluridimensionnel, Joy Etondey sait parfaitement lire et écrire les notes de la musique. Après son Baccalauréat, il poursuit des études de gestion des entreprises et des administrations à Paris. Il est diplômé de l’institut d’administration économique et sociale de l’université de Paris VIII.
Quelques œuvres Mémorables de l’Artiste
Joe marque la sphère culturelle à travers des œuvres mémorables dans de nombreux domaines artistique tels que la poésie, la peinture et la musique. Il est auteur compositeur de plusieurs titres à succès à l’instar de « Ndol’Asu », « Betesedi » pour ne citer que ceux-là. Artiste complet, il joue à plusieurs instruments (Piano, Guitare etc.), sans oublier sa voix. Joe Etondey marque alors son public et l’ensemble de la communauté mélomane par des mélodies particulièrement doucereuses et nostalgiques, dont les thèmes sont pour la plupart axés sur les supplices de la vie comme la tristesse, la désolation, le désespoir ou encore la mort.
Les réalisations de Eugene sont alors montagneux et nous en avons pour preuves son album “Etond’Asu” paru chez Africa Oumba : Un album puissant et certainement le plus aboutis avec des textes profonds tels que : “Diboa La Kamé”, un titre dans lequel il parle du commérage et des ragots des camerounais. Egalement l’album “Lions Indomptables Du Cameroun” réalisé en 1982, pour accompagner les lions indomptables à leur toute première participation à une édition de la coupe du monde.
Sa santé a elle-même été toute une légende
Chacune de ses œuvres est une histoire de sa vie, un vrai chef d’œuvre. Il compose en plusieurs langues (Duala, Français, Anglais, Allemand) et se distingue par une très bonne technique de chant et surtout une belle orchestration musicale dans ses œuvres. Cependant, il connait une vie très difficile, notamment sur la plan de la santé. En 1980, il se rend aux USA dans le cadre d’un programme d’échange culturel appelé “ Work and Travel” parrainé par “ The council of international éducation exchange”. Une fois aux USA, il tombe malade et le diagnostic révèle de sérieux problèmes de nerfs et des troubles comportementaux. Etondey est alors interné dans un hôpital à New-York. Mais au lieu de se lamenter sur son sort et de se laisser abattre, il va profiter de ce séjour à l’hôpital pour apprendre la peinture qui deviendra son gagne-pain. Et à sa sortie de l’hôpital, il va rentrer en France pour continuer ses études.
Joe Etondey sur le chemin de la fin
Passionné très discret, Joe n’a jamais aimé la lumière des projecteurs. Ses problèmes de nerfs et les troubles comportementaux qu’il avait eu dans les années 1980 vont le poursuivre pendant plusieurs décennies à tel point qu’il ne pourra pas avoir un emploi stable. Il va vivre le restant de ses jours de sa peinture. Il avait même ouvert une galerie d’Art contemporain à Douala et organisé plusieurs vernissages de ses œuvres à la chefferie du canton de Deido. Cependant la réalité est que c’est ce que l’homme aime que Dieu aime aussi. Joe Etondey est rappelé au Seigneur le 19 avril 2014 à l’âge de 59 ans après avoir fait un malaise dans sa douche.
Artiste complet et technicien multitâche, Joe est à jamais gravé dans nos mémoire à travers plusieurs de ses mélodies suaves à la postérité comme « Nyambe », «Ich liebe dich » (na tondi oa), « Ndol’asu,Betesedi », « Misea Ma Ndengué » « Na Mea »… Ce Billet a été rédigé avec la collaboration et la grande intervention de Arol KETCH (Fourmi Magnan égarée) à qui nous disons un grand merci.
Aucun Commentaire