Le paradoxe sur l’origine du Makossa : Wouri ou Moungo – Tamtam du Mboa
La compréhension de la base du Mouvement Makossa est fonction de la compréhension de la différence entre Duala et Sawa : des notions qui prêtent beaucoup à confusion. Même si sa paternité est souvent attribuée aux Deido- Douala, la question demeure sur les grandes figures de proue de ce grand mouvement.
Différence entre Duala et Sawa
Il est vrai que le Makossa doit ses bases à Nelle Eyoum, comme nous l’apprend l’histoire. Mais ses origines doivent encore faire l’objet de questionnement. Avant d’y revenir, levons d’abord cette équivoque sur les notions Sawa et Duala. En effet, il est important de noter que « un Sawa n’est pas forcément Duala, mais un Duala est un Sawa ». Pareil comme un Bamiléké n’est pas forcément un Dschang. Cela signifie que Duala n’est qu’un village (Communauté) Sawa. Par conséquent, il n’est qu’une petite entité de la grande ethnie Sawa au même titre les Bakoko, les Bassa, les Pongo, les Bankon, les bakwéri ou encore les Bakaka pour ne citer que ceux-là. A ce titre, le makossa ne devrait aucunement être considérée comme œuvre d’une seule communauté Sawa.
Le fief du Makossa
Depuis longtemps, les témoignages attribuent ce rythme aux Doualas précisément aux Deido pourtant les Duala y jouent juste leur partition au même titre que les autres. En plus ils y sont même minoritaires. Alors pour faire simple, s’il est vrai que le Makossa est un style purement Duala, comment expliquer que ses grands précurseurs soient originaires du Moungo (Pongo, Abo, Bakoko, Nkongsamba), Ewodi ou encore du Nkam?
Le Makossa chez les Bankons
Le Makossa a toujours été marqué par la grande présence de la communauté Bankon. D’ailleurs, il est clair qu’on ne peut parler du Makossa sans Toto Guillaume (auteur, compositeur, arrangeur, producteur originaire de Bessunkang Abo sud), Desto Nkotti François, Narcisse Pryze, Joly Priso, Stella Muna , Marechal papillon, Marco Mbella, Samy Dicko, Emilie Edimo, François Missè Ngoh, Ake Loba et la famille Mateke (Big Benji, Claudia Dikosso, Martino Ngallè) pour ne citer que ceux-là. Les fils qui font la fierté de la communauté Bankon.
Le Makossa au Nkam, Ngonsamba et Ewodi
Que dire également du prince Ndedi Eyango, Billy Dikossa et Herve Nguebo du côté des montagnes de Nkonsamba. Encore moins du Saxophoniste international (Papy Groov) Manu Dibango et Djene Djento dans le Nkam. Sans oublier Salle John, Hugo Nyame, Sergeo Polo et Devis Mambo (le paquebot) dans la communauté Ewodi.
Les Pongo dansent le makossa
Nul ne saurez nier la place de Mot’a Munya : Ekambi Brillant, l’Américain de Dibombari : Tom Yom’s, Mondo Mingolle Isaac, l’un des fondateur de la « Camer’s Boys à Paris », Richard Bona, Dina Michou, Fred Bollo du côté de Pongo- Bakoko. Notons d’ailleurs que la niche actuelle du talent makossiste est du côté de pongo, Abo, Bakoko avec la jeune génération qui s’est regroupée et a fondé une association des artistes Pongo, Abo, Bakoko. Une association au sein de laquelle siègent des talents incroyables, brutes et immensurables (Sans Publicité faites y un tour vous verrez de vous-même).
L’on mentionnera certainement Dina Bell de Bon’Eleke (avec raison), Ben Decca ou encore de Jacky Kingue. Mais la réalité est que les origines maternelles de Ben Decca remontent de Bankon et celle de Jacky de Bomono Ba Mbengue. Alors pour le réveil du Makossa, rien à dire, l’idéal est de descendre où se trouvent les vrais talents, les ramener à la lumière et leurs donner une chance.
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