Le « Clan », l’initiation du jeune garçon à devenir homme et de la jeune fille à devenir femme
Le « Clan » ne date pas d’aujourd’hui. Sous l’hospice de la colonisation française, il était quasiment difficile pour les jeunes garçons et les jeunes filles de braver un concours d’entrée en 6 ème dans nos collèges et lycées. Une situation qui obligeait d’emblée les uns et les autres à se tourner vers cette association.
Alors, percu aujourd’hui comment un creuset de formation de savoir vivre, de l’élégance et régles bonne séance, «Le Clan» est une association culturelle, initiatique et mystico-sociale qui offre aux jeunes garçons et les jeunes filles des formations particulières, destinées à en faire des hommes et des femmes pas comme les autres. C’est-à-dire une sorte d’hommes et de femmes instruits, évolués et intègres avec des valeurs intreseques. Les hommes et femmes dont l’éthique est l’humilité et le dépassement de soi. Ceux-ci étaient appelés à avoir une conduite et un comportement différents de ceux des autres collégiens non-initiés, fleurtant l’exemplaire des indigènes de l’époque.
L’un des objectifs de ce mouvement était aussi d’amener ces jeunes sélectionnés à maîtriser les règles de savoir vivre, d’avoir un comportement exemplaire et digne et surtout la maîtrise du savoir faire sawa. On y apprenait : le savoir-vivre, la culture sawa, la propreté, la médecine traditionnelle, la diplomatie et même l’Aphrodite, l’art de séduire avec respect et éloquence d’où la réputation légendaire de l’homme sawa, bon parleur et fin diplomate.
Ceux-ci ci étaient également amenés à remplacer des français dans des hautes fonctions de l’administration, l’armée, le corps médical, l’enseignement, les sociétés privées, les professions libérales, etc à l’époque de l’indépendance. Cependant, après l’indépendance, cette pratique a évolué vers une africanisation.
Et, d’après les lectures du livre « Le Clan » de Patrice Ndedi Penda, il s’agissait cette fois-ci des rites initiatiques de passage mis en place par les anciens pour les nouveaux arrivants au sein d’une école, d’un groupe…agrémentés de ‘bizutage’. un ensemble de brimades, d’humiliation, de vexation qui pouvaient s’avérer drôles, lorsque vers la fin de l’initiation, les ‘bleus’ subissaient des tests publics à travers les rues de Douala.
Aujourd’hui ces enseignements qu’affectionnaient les figures de proue telles que autres Pokossy Doumbe, Dika Akwa, Mbocka Tongo, Eteki Mboumoua pour ne citer que ceux-là, est presque inexistante. Les principales associations de promotion de ce mouvement à l’instant de: Promotion Active (PA) et Réformes d’activités côtières (RAC) sont casi inexistantes.
Celles-ci apprenaient à ces « collégiens du Nord » comment se comporter en public, comment se tenir à table ; dans les lieux publics comment savoir parler en public, comment faire des correspondances à des tiers, comment recevoir, chanter, danser etc. Et avec leur mythique pas de danse appelé exhibition ou roulé au R.A.C, ils bougeaient sous la symphonie de la célèbre chanson » Collégiens du Nord sans sous vêtements… Eyayeeeee, Eyaya Collégiens.
L’intérêt principal de ce mouvement était en effet l’intégration rapide de ces jeunes à la vie en société. Il fallait donc passer par différentes étapes : l’art oratoire, le rallye-café, la tonsure, le rasage du pubis, l’abord de la nudité, les civilités, la morale. Ensuite le bleu est mis aux enchères’ par son comité de baptême, et il sera racheté par des jus de fruits par un ou plusieurs baptisés, qui deviendront ses parrains ou marraines.
Le but de ce baptême étant de leur faire connaître leurs limites physiques et psychologiques. Il devrait également les amener à vaincre la peur, la timidité, l’ébriété, le dégoût… Et développer la fraternité, la force du groupe, la solidarité, la reconnaissance mutuelle, l’histoire et la culture.
Olivier Charly (+691347589)




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