Le cinéma camerounais en plein essor
Bien que polysémique, le mot « Cinéma » désigne l’ensemble d’activités liées à la réalisation d’un film et à sa commercialisation. Cependant, si le cinéma camerounais était autrefois considéré comme une activité destinée aux individus ayant raté leurs vocations, aujourd’hui admettons que la donne a changé. Il est devenu une activité professionnelle et de carrière à part entière.
Je me rappelle encore fraichement de cette question qui revenait à chaque fois dans les interviews « Votre travail consiste seulement à faire rire les gens ? Et vos enfants comment prennent- ils la chose ? ». Sans blague cette question était très frustrante, d’autant plus que les cinéastes n’avaient même pas de vraies productions, ni de véritables scènes, encore plus qu’ils ignoraient où ils allaient. Certains devaient d’ailleurs se contenter de faire rire des consommateurs dans les bars en improvisant des blagues et attendre se voir jeter des pièces de 100 frs en guise de rémunération sympathique.
Quelques figures ayant marqué le cinéma au Cameroun
Sans faute pour cet art, nous devons beaucoup aux grandes figures telles que Jean Pierre Bekollo, Dieudonné Ebogo dit Jean Michel Kankan, Daniel Ndo dit Oncle Otsama, Essindi Minja, Blanche Bilongo, Salomon Tatmo dit Essola, Tonton casserole, Tandandan pour ne citer que ceux- là. Vers les années 90, ils ont émerveillés bon nombreux à travers les œuvre comme « Quartier Mazart » en 1992; « La fille du bar »; « Elève international », « Mbita Le Voleur », « Le complot d’Aristote« et bien d’autres. Cependant, le développement du cinéma au Cameroun a été rendu possible dans les années 2000 avec l’arrivée de la chaine Canal 2 international. Plusieurs acteurs et réalisateurs font leurs entrées dans le game et réussissent à créer des rêves au sein des nouvelles générations.
L’influence du Nollywood
La sphère Collywood a d’une manière ou d’une autres, longtemps été influencée par le Nollywood (Cinéma Nigérian). Ainsi, des acteurs et réalisateurs comme Ebenezer Kepombia dit Mintoumba, Thierry Ntamack, Martin Poulibé, Jean De Dieu Tchegnebe dit Man no Lap, Serge Tchami dit Fingon Tralala, Tagne Kondom… ont suscité un intérêt particulier dans le domaine du cinéma à travers la production des cours, moyens et long métrages et même du Stand Up avec Valery Ndongo et Major Assé . L’on assiste ainsi à la professionnalisation et à la spécialisation des acteurs. Une vaste industrie se développe autour de cet art tant dans l’écriture, le développement, la pré- production, le tournage, la post- production, la diffusion et la distribution. Et les genres les plus rependus aujourd’hui sont l’humour, la comédie, l’action, le dramaturge, le théâtre, le biopic, le Sketch… Mais de temps en temps on a affaire au genre documentaire etc.…
Le rôle du Cinéaste dans le développement d’un pays
Comme le football et la musique, le septième Art est de plus en plus convoité au Mboa. Avec la pénétration de l’internet, il est encore plus considérable. L’on assiste à la naissance et la multiplication des web séries qui ont d’ailleurs donné une autre vision au cinéma, avec les Pagnes, les Baos, Busness comedie club, Moustik le Karismatik, Bimoulee Production et autres. Même si certains acteurs décrient déjà le réseautage sur les plateaux de tournage, un regard particulier est de plus en plus posé sur les cinéastes qui sont déjà considérés comme des ambassadeurs de la culture vert- Rouge- Jaune à part entière. Le cas le plus récent est celui de l’actrice Muriel Blanche, qui s’est retrouvée dans la délégation de visite des infrastructures sportives du Chan 2020, aux côtés de plusieurs personnalités. Ce geste marque une grande considération à l’endroit des acteurs du septième art. Le domaine est tellement miroité au point où l’on assiste même à la conversion des musiciens en acteurs de cinéma.
Le Cinéma est à la fois un art et une industrie. Personnellement, je pense que l’industrie cinématographique Camerounaise est un domaine de plus en plus prometteur. Il sera important et fructueux pour les pouvoirs publics de l’intégrer, l’encadrer et de l’accompagner dans son processus de maturité. Quant aux investisseurs, cette univers est une véritable mine d’or pour le futur et c’est dès maintenant. Donnons-nous rendez-vous dans les 05 prochaines années
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