Comment le peuple Bakoko se retrouve t- il à Dibombari dans le Moungo ?
Peuple Bantou venu de l’Egypte pharaonique, le peuple Bakoko est constitué des Yabiang(s) et des Yapèkè(s). Celui- ci se trouve rattacher à l’Arrondissement de Dibombari par la volonté des puissances coloniales de les administrer ensemble avec le peuple Pongo. Nous sommes ici au Cameroun, dans la région du Littoral, département du Moungo.
L’organisation traditionnelle et administrative du peuple Bakoko, comme dans la plus part des sociétés Bantoues est l’œuvre de l’administration coloniale même si celui-ci avant les Allemands en 1885, était déjà organisé en canton.
Arrêt sur l’histoire
Pour la petite histoire, Les sources orales laissent entendre que les Bakokos étaient les premiers à occuper les rives du Rio Dos Camaroes avec les Bassas. autrefois appelés « Bato ba mukoko » parce que très nombreux que des grains de sable, d’autant plus qu’à leur nombre, venaient s’ajouter les Bassas. Les Bakokos qui occupaient la partie du fleuve qui s’appelait « Mbende » furent dont chassés par les Doualas qui s’étaient installés sur les berges d’Oli (Wouri). Les Bakokos se montrent pourtant très hospitaliers à la délégation de Mbedi, au point où leur chef donna en mariage une de ses filles au chef du clan Mbedi en contrepartie d’une paix hypothétique. De cette union sont nés : JONGO, EWALE, PONGO, BAKWEDI, EWODI et bien d’autres.
Cependant, les Bakokos doivent faire face à la prépondérance des Doualas qui s’étaient installés en amont dudit fleuve. C’est ainsi qu’ils sont repoussé par ceux- ci qui, dans le besoin de nuire et conspirer à leur dépars, se sont mis à déféquer et laisser emporter leurs matières fécales par les courants d’eau à la direction des Bakokos. Se sentant ainsi indisposés par cette impureté, ce peuple migre vers Ibomba di (voici le paquet) devenu arrondissement de Dibombari. Ils occupent la région tout entière, mais malheureusement ils doivent une fois de plus se faire face à l’hégémonie des Pongo venus du Congo. C’est alors qu’à l’issu d’une guerre de territoire, les Bakokos se trouvent à Dibombari avec une chefferie supérieure.
La chefferie Bakoko – Moungo
L’idée d’une chefferie viendra du fait qu’il fallait un représentant de ce peuple aux réunions des dirigeants Sawa à Douala et son histoire est reliée aux conflits d’intérêts. En effet, lorsque les Allemands avaient entrepris d’établir les chefferies, ils avaient pour assistants traditionnels, Manga Ndoumbe recommandé par Ndoumbe Lobe et Mouangue Ngando recommandé par Dika Mpondo. Manga Ndoumbè (qui avait alors épousé une fille Yabéa) tenait à ce que la chefferie soit établit dans beau- village (Yabea), tandis que Mouangue Ngando (qui avait épousé une fille de Yassem) de son côté, le souhaitait pour le sien (Yassem).
Cependant, le gouverneur Allemand avait décidé d’accoster à Yassem, puisque plus proche Yabéa. Mais convaincu durant le chemin par Manga Ndoumbe, ils accosteront finalement à Yangonang et rejoignent Yabéa à petit pas. Cependant, effrayé par le présence d’un blanc et sa troupe, le chef Yabea prendra fuite dans la brousse et n’en sortira plus, malgré plusieurs appels émises en sa direction par son beau- fils qui avait essayé de le convaincre en vain. Ayant alors attendu plusieurs heures sans suite, la mission se dirigea vers Yassem et fait de Toto Moussongo le tout premier Chef Supérieur Bakoko– Moungo.
Le trône supérieur Bakoko et sa succession
Dans le Moungo, les Bakokos sont dirigés par une chefferie traditionnelle de deuxième degré à la tête de laquelle se sont succédés les chefs : SM Moukoko Moukoko ( qui a succédé à SM Toto Moussong) ; SM Toto Nje (qui a succédé à SM Moukoko) ; SM Diboume di Toto (qui a succédé àSM Toto Njé) ; SM Totto Essawe Conrad (qui a succédé à SM Diboume Di Toto) ; SM Essawe Moukoko (qui a succédé SM Totto Essawe Conrad) ; SM Benga Diboume (qui s succédé Essawe Moukoko). Et a la suite de SM Benga Diboume, La chefferie supérieur Bakoko – Moungo est jusqu’à nos placée sous le contrôle éclairé de SM Essawè Njockè qui est assisté des chefferies de 3ème dégré.
Les villages Bokokos Moungo
Le canton Bakoko au Moungo compte au total 20 villages désignés en dialecte par le préfixe « Ya » pour la plus part. Il s’agit de Yapaki, Yandom, Yabwadibe, Yasuka, Yangonang, Yabea, Yamikoko, Yassem, Yabona, Yamindjang, Yandoungou, Maka, Mbangue1, Mbangue 2, Ndjouki, Bongo, Biendende, Bonadinde, Minyoungou, Bali.
Malgré les efforts consentis par le canton pongo pour repousser les Bakoko(s), la réalité est que jusqu’à nos jours, le peuple Bakoko du moungo encercle les pongos en formant un arc de cercle. C’est ainsi qu’après Bonaberi, et avant Bomono ba mbenguè, on retrouve les Yapaki (s). Juste après Bomono ba Jedu se trouve Njouki. Et juste après Dibombari, on retrouve Biendende… et les deux peuples vivent en parfaite harmonie.
1 commentaire
Super article continuez comme ça !
Perso j’ai beaucoup appris.