La danse sur les pas du vieux singe, seulement à 5 ans d’âge, ils initient un public à l’Ambass bey
Ils étaient deux. Mais plus que deux enfants, c’étaient de véritables « procureurs » de bonheurs, qui en couple, ont su suscité de l’intérêt autour de l’ambass bey, une danse patrimoniale du mboa.
Elombo et Ndengue, comme ils se faisaient appeler ce jour, sont ces deux âmes vivantes, membres d’un groupe d’Ambass Bey qui opère en back office. Ce vendredi 20 Août 2021, à Douala, alors que je venais assister à une veillée mortuaire du côté de Bonapriso, voilà que ma soirée est fun. Pourtant comme mes frères Honoré et Pikar, un cœur me disait de rentrer et l’autre me demandait de rester. Mais finalement retenu par la pluie qui battait son plein et rendait impossible tout déplacement, j’ai eu ma galette de la soirée.
La danse sur les pas du vieux singe
Il est alors 00 heure 33 minutes 47 secondes ce jour-là, lorsque la musique du deuil changea de cadence. « Rapprochons nous un peu» : me proposa Honoré avec qui je faisais chemin. Alors sur scène, d’abord un groupe de jeunes âgés entre 15 et 18 ans, réveille tous ceux qui avais élu dortoirs sur les chaises entre- groupées sous la bâche. Comme d’habitude, le spectacle avait pris corps avec les pas du « Muduna Sombo », le vieux singe. Les émotions se faisaient déjà ressentir sur le public impatient qui manifestait déjà l’attrait d’accueillir le spectacle avec beaucoup d’inclinations.
L’émotion autour de la prestation
D’emblée, un paysage émotionnel fort s’installe et la donne change. Le duo dont le noyau central est la petite Ndengue, donne à la soirée une coloration plus affective et plus ambiante. Les difficultés de la jeunesse font directement apparition avec l’entrée en jeux de deux bouts de choux. D’ office, ils proposent à l’assistance, un voyage vers l’avenir, un avenir qui réside dans la jeune génération. Ndengue est alors accompagnée sur scène par un gentleman hyper galant âgé d’environ 5 ans, un moniteur, un chanteur et un guitariste très pinpang. Ici, un grand feu de bois fait office de lumière de la scène en invitant l’esprit des ancêtres à prendre part à la cérémonie.
La communion avec l’espace
Sur une communion avec cité sombriste, l’espace offrait un silence et une timidité de profondeur qui faisait pensée à la richesse d’une forêt africaine. Les danseurs sur scène esquissent des pas d’une danse ancienne. Et sur instructions du moniteur, ils ont su occupé leur espace d’une manière forte et sobre à la fois. La danse ici est constituée en majorité de torsion de corps laissant ressentir la douleur de la disparition d’un être cher. Les gestes qui ont réussi à mettre en rapport la raison et nos émotions.
Par ailleurs, avec un maximum de feeling, d’élégance et de style, Ndengue a rendu captifs les spectateurs en bougeant ses épaules comme un cocorico en chaleur. Les pas sont cadencés avec la musique et créent une sorte de fusion entre la danse et le public. La danse et la musique offrait alors une communication entre le corps et l’esprit.
La mélodie en 4 point 2
La mélodie jouée en 4. 2, elle se veut rythmique avec un grincement de corde d’une guitare sèche. Aussi, La simplicité du décor quant à elle, renseignait sur le caractère improvisé de ce spectacle. Et la soirée se fait alors toute festive malgré le manque de professionnalisme ressenti dans l’organisation du groupe. L’ambiance a causé une montée en puissance d’adrénaline chez le public, et même chez les passants, au point où l’on a eu impression de se retrouver en plein, dans un concert artistique.
Certes l’on était informé de la présence d’une dance traditionnelle, mais pas de la qualité du spectacle. Et pourtant initié à la mémoire de la disparue, le show a eu le dessus sur l’émotion et a pris une dimension plutôt culturelle et artistique. Le but étant de rendre un dernier hommage à mama Bertha
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