PIERRE LA PAIX NDAME: « Après un parcours scolaire un peu mitigé, le cinéma s’est imposé à moi »
Il se fait appeler le « Syndrome de Bomono », il a écrit et coécrit plusieurs films et séries sur le plan national et international, il a également écrit plusieurs œuvres littéraires. Aujourd’hui il est une figure du 7e très fréquente des cameras au Cameroun. Messieurs, Mesdames, nous accueillons aujourd’hui l’artiste comédien, cinéaste et poète camerounais Pierre La Paix Ndame, que nous vous invitons à découvrir dans cet entretien.
Bonjour Pierre La Paix, merci d’avoir accepté de nous recevoir dans le cadre de cet entretien avec le Tamtam Du Mboa. Peut-on se tutoyer ?
Bonsoir mon frère Olivier Charly, tout le plaisir est le mien. Bien sûr qu’on peut naturellement se tutoyer.
Module1: Sa vie privée
Dans ce module nous toucherons du doigt la vie privée de Ndame Pierre La Paix.
Qui est Pierre La Paix Ndame ?
Pierre La Paix Ndamè, de père Ndamè Nyamè Louis d’Amico de Bomono Ba Mbengue et Jeannette Dimodi de Bwelelo Dibombari centre. Je suis né un 08 septembre à Dibombari. Journaliste de formation, je touche un peu à tout ce qui est culturel (écrivain, acteur de cinéma, patrimonialiste, traducteur et enseignant).
Et d’où te vient le pseudonyme de « Syndrome de Bomono » ?
Le Syndrome de Bomono est le titre de mon 5e ouvrage publié en 2020 en Amérique Latine et qui se vend sur Amazon. Il existe bien les syndromes de bien de villes du monde tels que Stockholm, Lima ou encore Jérusalem. Pourquoi n’existerait-il pas un Syndrome de Bomono? Je vous invite à lire le livre.
Pierre La Paix Ndamè est-il marié ou célibataire ?
Je suis célibataire et j’ai trois (03) gosses. Je me marierai sûrement un de ces jours.
Nous savons qu’actuellement Pierre La Paix prépare une soutenance en conservation des patrimoines culturels. Peux-tu nous parler de ton parcours scolaire ?
Oui, J’ai eu un parcours scolaire un peu mitigé. BEPC et probatoire allemand. Baccalauréat espagnol. Quelques années en littérature et civilisations Negro africaines, puis une licence en Communication. Je soutiens un DESS en Septembre prochain en Gestion et Conservation des Patrimoines culturels Immatériels, à l’institut des Beaux-Arts de l’université de Douala à Nkongsamba.
Module 2 : Son parcours professionnel
Dans cette partie nous entrerons dans le quotidien professionnel de Pierre La Paix.
La Paix, quand et comment s’est faite ta rencontre avec le cinéma ?
J’ai joué mon premier rôle au cinéma en 2008 à N’djamena au Tchad avec la Troupe TIC ASTRE. Quand je retourne au Cameroun en 2009, je suis retenu au Casting de la célèbre série « LE PROCÈS » de Man No Lap (Ndlr: Jean de Dieu Tchegnebe). Là, j’incarne tous les rôles de magistrats. Et évidement, c’était le début d’une longue aventure qui dure déjà 12 ans pratiquement.
Waouuh ! Et pourquoi ce choix pour le cinéma?
Le cinéma en réalité, s’est imposé à moi. Jeune élève j’ai joué de la 5e en terminale dans toutes les troupes de théâtre de mon lycée. J’avais trouvé une vocation.
Quels sont les films dans lesquels tu apparais?
Euh. Alors devoir revenir sur les productions. Disons qu’au Tchad j’ai joué dans « Fou à tuer » de Constant Merlo. Au Cameroun, avec Man No Lap, j’ai joué les séries « LE PROCÈS » en 2010, « AMOUR ET TRADITION » en 2013, « LA GUERRE DES BIENS » en 2015. Avec Fingon Tralala, j’ai écrit et joué « Message of God » en 2011, « Le Bébé de mon Boy » en 2012, « Qui est le Fou 1 et 2 » en 2013. Avec Blaise Option, « Manipulations Fatales » en 2017, « Le Prix du Péché » en 2018 et son long métrage « Mon Sang » en 2019. Avec Flavienne Tchatat, j’ai tourné la série « Divine » en 2019.
En 2018 également, j’apparais dans la série « Au-delà du Destin » de Constantin Choua. La même année je tourne avec la Maison de Production Maline le projet de Série Télé intitulé « Massa ». En 2019, j’ai travaillé sur un super projet intitulé « Science dans la cité », du producteur Dr Stéphane Kenmoe. Une série qui traite des avancées scientifiques en Afrique. A l’international j’ai travaillé avec le Congolais Saïd Bongo, lors de mon séjour à Pointe Noire sur le film » Pour une fenêtre « en 2015 et la chance de figurer dans le film français « Fastlife », de Thomas Ngijol.
Impressionnant parcours. Et, peux-tu nous dire quel est le rôle dont tu es le plus fier ?
Je crois que mon rôle le plus parlant a été celui de Procureur dans le Procès. Le tournage a fait plusieurs années et je dois reconnaître que j’ai fini par m’identifier au personnage🤣🤣🤣🤣.
Vis- tu uniquement du cinéma ? Sinon de quoi d’autre et quelle est la place du Cinéma dans ta vie?
Je ne vis malheureusement pas que de Cinéma. Je suis agent Communal à Dibombari en charge de la Direction de la Radio Dibombari FM et de la Maison de la Culture. Je suis également entrepreneur social avec un pressing, une bibliothèque gratuite et un snack bar à Dibombari. Il faut bien arrondir ses jours.
Je voudrais profiter pour parler de mes productions littéraires aussi. J’ai écrit en 2005 le recueil « Luth et Lyre (Éditions Espace Création) », ensuite le livre collectif « Le Chant des Larmes » paru en France (Éditions Lire et Méditer 2010), mes plaquettes ont parues au Chili sous le titre « Manifestación (Lp5 editora 2011) », le recueil « Serments » a paru en 2016 aux éditions Edilivre en France. Puis le plus récent publié chez Lp5 Editora encore sous le titre « Syndrome de Bomono » en 2020. Mon manuscrit « POEVERBES » est prêt et je travaille sur L’ingratitude du Porno J’ai collaboré dans plusieurs revues et même sur la Biographie du défunt Nkotti François, à qui je rends un vibrant hommage.
Quel est ton modèle dans le cinéma camerounais?
Mon modèle dans le cinéma camerounais est Jean Claude Sutchou. Il n’a pas la chance d’être valorisé à son juste talent mais c’est une chance pour le cinéma camerounais.
N’as-tu pas encore pensé à transmettre ton savoir-faire à la jeune génération par des formations… ?
Alors, disons qu’en 2017, quand je décide de retourner définitivement dans mon village à Dibombari, je mets sur pied une troupe de cinéma locale autour du projet communal « Bienvenue à Dibombari ». Le projet faute de financement ne verra pas le jour. Mais nous travaillons depuis peu sur un nouveau projet local sur la valorisation des patrimoines traditionnels Sawa.
Des projets en cours, si oui, lesquels ?
Des projets en cours oui. Il est vrai que j’avais déjà pris la décision depuis 2019 de ne plus faire du cinéma du tout et de me consacrer à mes recherches universitaires sur les patrimoines et les Musées. Mais ça nous colle à la peau. Je viens de terminer le tournage de « NEMA » de notre sœur Augustine Moukodi, Je travaille sur « Sawa Wema » de Tétè Müller.
Module 3 : Avis personnels
Dans cette partie de l’entretien, Nous essayerons de recueillir des avis personnels chez l’artiste.
Alors, La Paix, que penses-tu du cinéma camerounais de nos jours ?
Le cinéma camerounais prend de la maturité et se positionne depuis une demi-décennie sur l’échiquier africain du cinéma consommable. Les productions ont compris l’enjeu de prendre des risques positifs pour atteindre les standards, les acteurs ont considérablement amélioré leur jeu. On peut compter sur ce cinéma dans les jours qui viennent.
Quels sont les acteurs qui d’après toi ont réussi ?
Les acteurs qui ont réussi, alors je ne sais pas s’il s’agit de savoir qui se fait plus d’argent par le cinéma mais j’estime que les producteurs tels que Man No Lap ou encore Mitoumba (Ndlr: Ebenezer Kepombia) ont pu se faire une carrière fructueuse par le 7e art. Quelques acteurs qui se sont essayé dans la production tels que Noëlle Kenmoe, sont de bonnes promesses pour notre cinéma en matière de succès. Après je crois qu’il y a un travail d’images en amont.
Peux-tu nous conseiller 03 acteurs à découvrir ?
Artistes, vous m’en voyez tout embarrassé. Il y a tellement de talents. Dans son registre je crois que Fingon Tralala fait un travail bien remarquable et je suis si fier d’avoir longtemps travaillé avec lui. Je vous inviterai à découvrir Hervé Nguetch, ou encore Jean Claude Sutchou. Ils sont nombreux qui méritaient d’être des ex aequo à cette liste.
Merci Ndame Pierre La Paix, nous sommes arrivés à la fin de notre entretien. As-tu un dernier Mot à l’endroit de ceux qui te lisent et qui aimeraient suivre tes pas.
Je dirais que ce pays est une aubaine culturelle. Un creuset d’opportunités artistiques et il est important que tous les passionnés d’art en général sachent que le salaire de l’art est psychologique et mental. Il n’est pas dans la richesse matérielle. Pour le projet Tamtam Du Mboa que j’ai eu le plaisir de citer dans mon mémoire, je félicite son promoteur qui a su rester dans son registre culturel afin de faire du Blogging autrement. Merci pour le choix porté sur ma modeste personne.
Tout en espérant avoir apporté un plus à votre connaissance du personnage, n’hésitez pas à vous abonner et nous contactez via les adresses : Téléphone (+237) 677462662 , Gmail: oliviermoukodi[a]gmail. com ou sur nos réseaux sociaux.
1 commentaire
Je suis vraiment ému par votre Documentaire très riche et j’aimerais bien en recevoir l’un de vos articles . je suis votre étudiante à ISIG