Ambass Bey, l’une des danses traditionnelles les plus stylées dans le monde
Au regard de la diversité culturelle dont justifie le pays de Sallè John, chaque citoyen camerounais se doit d’être fier et jaloux de l’énorme potentialité culturelle et artistique dont regorge notre cher et beau pays. Sur le plan de l’art de scène la fierté est encore plus alléchante avec des danses patrimoniales aux styles singuliers. C’est le cas par exemple de l’Ambass Bey ce rythme patrimonial qui ne laisse personne indiffèrent et sans émotion aucune.
L’Ambass Bey est la première danse traditionnelle la plus stylée après le Makonè chez les peuples Bassas. D’origine Sawa, L’Ambass Bey est l’une des expressions dansantes les plus répandues dans le Littoral. Elle a été inspirée et calquée dans les danses allemandes pendant la période coloniale. Mais ce style s’est rependu très rapidement chez les Doualas, les Pongos et les Bankons depuis les années 1920-1930. L’ambass Bey est à cet effet utilisé pour animer les cérémonies festives ou mortuaires.
Comment jouer de l’Ambass Bey?
Musique très acoustique, l’Ambass bey se joue essentiellement avec la guitare et la Conga (Njembe) pour certains. Elle se danse en couple ou en solo. Ici dans un styles très chorégraphié, comme atteints de la grippe aviaire, les danseurs bougent leurs épaules avec feelling, élégance et synchro comme des éperviers. La danse commence par l’exécution des pas du « Mudun’a Sombo » ( le vieux singe). C’est une façon d’entre en communion avec les ancêtres et recueillir des forces positives qui leurs permettront d’éloigner celles négatives en présence. Après donc les pas du « Mudun’ a Sombe » s’en suit une animation égaillant avec un enchaînement de pas très rapides et fluides. Les corps bougeant très habilement, tous en accord avec la musique. Egalement, un chanteur tenant le microphone mime des mélodies au rythme de son. C’est un vrai spectacles incroyable.
Quel habillent est approprié pour danser l’Ambass Bey?
L’habillement approprié pour l’Ambass bey est le pagne (Sanja) Pour les hommes) et le Kaba pour les femmes. Pour l’exécuter, il faut constituer les couples (Les hommes et les femmes). Ceux- ci se tiennent les courdes et virevoltent selon les consignes du maestro qui se trouve généralement au milieu ou devant. Celui- ci donne donc les consignes en langue Allemande en utilisant des expressions telles que « Seis Taché », « Drempa, « Cona drempa », « Rouillé » ou encore « Lalala lai sobèlè » pour ne citer que celles là.
Sallè John: le moteur de la popularisation de l’Ambass Bey
Selon plusieurs contemporains, l’Ambass bey a été enseigné pour ses premières fois à Douala par la famille Dayas notamment, Joseph Dayas et Engom’a Dayas à Bonadouma Home. Pour certains, la vulgarisation et la popularisation du mouvement Ambass Bey sont sans équivoque attribuées à Tchako vers les années 1952. Et pour d’autres c’est l’œuvre de la légende Sallè John vers les années 1960. Il a à cet effet été surnommé le « Roi de L’Ambass Bey ». Un hommage lui a d’ailleurs été rendu en 2019 lors de la célébration de la la fête traditionnelle sawa (Ngondo). Plusieurs autres figures ont beaucoup apporté à ce mouvement tels que Lobè Ramaud et Belmond M’Packo. Quant à sa musique, le génie Manulo est vraisemblablement l’un des premières personnes qui a réussi à poser la guitare sur ce rythme patrimoniale.
L’Ambass Bey qui était une danse spécialement réservée aux peuples sawas, fait désormais la fièrte de tous et se danse partout au Cameroun au même titre que le Bolobo, l’Essewe, l’Assiko, le Mangambeu, le Médjang, le Benskin, l’Abele… Du Nord au Sud, de l’Est à L’Ouest tout le monde est invité sur scène. C’EST LE VIVRE ENSEMBLE.
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