Chuuuu! « Mon frère est le vrai père de mon enfant », dans les Mapanes de Frank William Batchou
Extrait de l’ouvrage « Mapanes, l’âme d’un aventurier » du blogueur, journaliste camerounais, Frank William Batchou, »Chuuuuu! » est le deuxième chapitre de ce petit recueil de 66 pages paru en 2018 à l’édition Muse. Il est logé dans les pages 16, 17, 18, 19, 20, 21 et 22, après le chapitre « Mystère » et avant celui de « Jungle Village ».
Il était une fois dans une famille Chuuuu… Un frerot monta sur sa jeune frangine Chuuuuu… Et il l’enceinta Chuuuuu…! Ce n’est pas de la sorcellerie mais de la sokcelleu Chuuuuuuuuu!… Mais seulement comment quelqu’un peut mettre au monde un enfant de son propre frère ? Comment se fait- il? Comment garder ce genre d’enfant ? Et que faire dans une telle circonstance ? Autant d’interrogations qui gravitent autour de mon cerveau comme les électrons autour de leur noyau🤔.
En effet, l’inceste et le viol dans nos familles, sont les thèmes ou alors les maux que dénonce Frank William à travers cette épopée. Il raconte la scabreuse histoire d’une jeune héroïne abusée sexuellement plusieurs fois par son frère aîné, dans la maison et sans jamais se rendre compte.
Par ailleurs, un jour, alors qu’elle était mal en point, secouée par la maladie, Marie, la petite fille de 13 ans fut confiée à son frère aîné Gérard par les parents alors en déplacement. Mais au lieu de s’occuper de sa petite sœur, le délinquant en a fait son objet sexuel. Ainsi, après une bonne dose de médicaments avalée, Marie se retrouve dans un profond sommeil et ne s’en réveillera que trempée dans une mare de sang qui avait entaché son drap. Et sans dessous, seules les violents céphalées constituent son alarme de réveil. La pauvre naïve ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, mais avait reçu de son « Boy brother », l’injonction de ne dire mot à personne sinon ce sera sa dernière action dans le commun des mortels.
Pendant que cette étrange situation flottait, défilait et faisait naître des tonnes de questionnements dans la boîte crânienne de Marry, le beau gos quant à lui était bien assis sur le tabouret prêt de la chambre de la convalescente. Il venait de se servir à volonté et se gratifiait toutes les éloges de sa virilité. Il vient d’ôter à sa propre sœur sa virginité. Il l’a livré à la risée du village, il l’a exposé au mépris de tous et notamment ses parents. Une situation qui gâcha non seulement la vie de l’ex mamy nyanga, mais aussi de toute une famille. Alors, la jeune héroïne comme Marie la mère de Jésus était tombée enceinte de son propre frère sans jamais se souvenir d’avoir connu l’homme même une seul jour. Quelle tristesse 🤦.
L’histoire est assez révoltante et poignante. Chaque fille devrait donc se poser la questions de savoir : que ferait- elle si c’était elle? Quant aux garçons ils doivent transposer cette scène dans la vie de leurs familles, notamment celle de leurs petites sœurs et questionner ce genre d’acte. Car comme le disait Stendhal : « Le Roman est un miroir que l’on promène le long du chemin ». A chacun son tour et la roue tourne.
A travers cette histoire, l’auteur nous offre une balade froide dans une aventure émouvante, triste, pathétique et à la fois heureuse. Celle d’une jeune fille désespérée et prête à se livrer à la mort. Il a fallu l’intervention de tous les membres de la famille et même du marabout pour qu’enfin éclata la triste vérité. Elle est aussi heureuse parce que malgré tout, il s’en est résultée l’arrivée au monde d’un ange innocent qui fera désormais le bonheur de la famille. Et aussi parce que Gérard avait été mis hors état de nuire.
A quelque chose malheur est bon. C’est aussi une façon de montrer que le malheur qui frappe à la porte de ton voisin aujourd’hui, frappera aussi à la tienne demain. Car il est important de rappeler que Gérard n’était pas à son premier forfait. Il l’avait déjà fait avec une cousine sans subir le moindre châtiment et cet acte malsein avait été camouflé par ses parents en guise de protection.
Franky Willy a donc sû enfuir le bonheur dans le malheur en montrant bien-sûr, les conséquences d’une éducation entachée de vices et de complicités sombres. Celle des parents qui couvrent à tort les ratés et les bêtises de leurs progénitures sans aucune justice.
Ne dit – on pas que « Qui aime bien chartie bien ? » C’est assez ingénieux, courageux et malin de la part de notre auteur qui a bien sû traité ce sujet sans tabou. Car, comme nous l’apprend l’adage « Jamais tu ne feras l’omelette sans casser les oeufs ». C’est de ça qu’il s’agit✍️.
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