Comment comprendre la danse « Assiko » chez les bassa
Loin d’être une simple exhibition du corps et une torsion de hanches, l’Assiko est à la fois une danse, un rythme traditionnel et un instrument à percussion.
Les origines de L’Assiko
L’Assiko est une danse traditionnelle camerounaise restée populaire depuis des décennies au Dakar et à l’île de Gorée. Étymologiquement, ce rythme tire originellement son nom du mot anglais « As it Goes » qui signifie « Comme ça va » ou « comme ça coule » . Cependant en langue bassa, Assiko est composé de deux mots : « Issi » qui veut dire la terre et « Ko’o » qui signifie le pied. D’après les sources orales rencontrées, ses origines sont lointaines car datent de 1938 au village Bidjocka situé entre Edéa et Otélé, non loin d’Eseka. C’était une danse de guérison avant de devenir une danse de travail.
Une danse folklorique aujourd’hui
Aujourd’hui, danse folklorique camerounaise l’Assiko s’est vue approprier par les Bassa. Une communauté du mboa qui se trouve en majorité dans la région du Littoral notamment. Cette danse est exécutée tant lors des cérémonies heureuses que malheureuses. En effet, bien que originaire du Littoral, plusieurs régions du Cameroun la pratiquent et elle varie selon les ethnies.
Du faite de son ancrage dans les cultures, de sa popularité et de l’insertion de ce peuple Sawa dans plusieurs autres régions, il n’est pas de trop de préciser que l’Assiko est aussi esquissé chez les Bulu, les Eton (au centre) et au Nord Ouest (bottle dance). Certains la dansent au rythme accéléré, tandis que pour d’autres c’est au relenti.
L’Assiko dans sa pratique
Au delà de son caractère folklorique, d’ autres tendances modernisées se sont développées dans la musique moderne comme l’Assiko bassa et la shabasiko. Mais il reste ce rythme qui se danse avec les hanches sur lesquels sont généralement nouées un gros pagne (sandja) qui facilite et amplifie le mouvement des hanches.
La danse Assiko est aussi caractérisée par un tourbillon saccadé des hanches. Un pied légèrement en avant rythme avec une souplesse et un feeling vibrant et palpitant. Tout au long de la chorégraphie, les phases de démonstration des danseurs se muent aux torsions de corps et d’accrobatie on dirait des roues de voiture.
Le côté mythique et mystique de la danse Assiko
L’Assiko revêt également un côté mystique et mythique. Car, pendant son exécution, l’on remarque un fort usage des bouteilles de bières, des chaises, des tables et des casiers qui parfois sont soulevés par les dents. « Sa compréhension relève de la doxa. Seuls les initiés peuvent démystifier ceci et faciliter la compréhension » : nous confie Jean Mahop Autochtones. Mais Pour les nons initiés, il s’agit de la magie et pour d’autres connaisseurs, ce sont des techniques biens maîtrisées et des usages non communs à tout le monde.
Quelques précurseurs de l’Assiko au Cameroun
L’on assimile sa popularité au guitariste de renom Jean Bikoko Aladin. Celui-ci a beaucoup influencé ce rythme. Mais on ne saurait nier la contribution des gens comme Albert Dikoumé qui a modernisé le rythme ; Massing, Henri Hiang, Medjo Me Nsom Jacob, Balomog, Kilama, Mongo Mbea, Asta Djimbé… Et plusieurs groupes qui promeuvent bien le rythme comme les anges de l’ assiko. Sans oublier la comédienne Frida Choco Bronze qui est très attachée à ses racines via l’Assiko.
L’Assiko de mon point de vue, est la danse traditionnelle camerounaise la plus stylée et la plus élégante devant l’Ambass bey. Cependant, je me demande pourquoi elle n’a pas encore été adoptée comme patrimoine mondial à l’UNESCO ?
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