Dibombari et la transformation de manioc : le « Miondo », une spécialité Pongo
La communauté pongo et ses villages voisins (Bankon, Bakoko- Moungo), sont connus pour leurs spécialités en vin de palme (Mao ma malende) et surtout leurs « Miondo », qui au regard, sont des sortes de baguettes très mince et long, ligotés par un fils de bambou. La transformation de manioc en miondo est une activité qui constitue le quotidien économique Pongo.

L’activité et son importance
La transformation de manioc est une activité capitale dans l’arrondissement de Dibombari. Son produit premier, c’est-à-dire le miondo, est un élément gastronomique toujours présent sur les tables de festins et des cérémonies. Alors pas de fête à Dibombari, Bakoko, Abo sans mionde. Au-delà donc de sa consommation locale, le miondo fait désormais l’objet d’exportation, car sollicité dans plusieurs pays du monde. Aujourd’hui, cette transformation de manioc constitue en effet une activité importante dans l’économie du Mboa. A Anatole au marché central de Douala par exemple, la demande est très forte et sur les bouche des clients, se fait entendre une seule expression « Je veux le bon miondo pongo ». Mais comment il se fabrique ? Là reste la vraie problématique.
Transformation du manioc
La transformation du miondo reste un secret bien caché, qui constitue le patrimoine culturelle pongo en particulier et moungo en générale. Cependant, Tante PIDI à Bomono ba Mbengue nous promène dans la fabrication de cet aliment et nous renseigne sur ses différentes étapes :
La première étape de cette activité consiste à déterrer du manioc, l’éplucher et le tremper dans de l’eau propre et attendre quelques jours pour qu’il se ramollisse. Pour le choix, les natifs conseillent le manioc blanc car le rouge étant destiné à la consommation immédiate ;

La seconde consiste à enlever le manioc de l’eau quelques jours après, le nettoyer et le sécher à base d’une pierre (masse) que vous posez au-dessus du sac. Puis l’écraser dans un moulin à écraser afin d’obtenir une patte blanchâtre « A l’ancien temps, cela se faisait avec un mortier et une pierre à écraser » me rétorqua ma Mamy. Après l’avoir écrasé, il faut sécher la patte à nouveau, puis la tamiser et ensuite la mélange avec de l’eau, pour quelle se ramollisse à nouveau et devient collante.

Obtention du miondo façon Mboa
C’est la troisième étape qui, quant à elle, consiste mettre la patte sur les feuilles préalablement nettoyées. Celle se fait de manière minutieuse et les connaisseurs disent que le miondo fait à base des feuilles de bananiers est le meilleur;
La quatrième et dernière étape est celle de ligotage. Alors comme deux esclaves, vous prenez deux filons de miondo que vous mettez ensemble et les attachez progressivement plusieurs fois. C’est ce processus qui donne la beauté de la baguette.
Une fois votre miondo fait, vous pouvez le préparer pendant une quinzaine ou vingtaine de minutes. En ce moment il peut être dégusté avec du Ndolè, du poisson braisé (Suw’a dibumba), du met de pistache (Moukon mwa Ngodo) ou encore avec toute autre sauce. Et oui c’est tout simplement « BON » Hummm!

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