Les blogueurs du Cameroun se sont engagés dans une campagne contre la pénurie d’eau dans nos villes et cités  sur les hashtag #LeauCestLaVie et #WaterIsLife. C’est surtout suite au regrettable constat fait par nombreux d’entre eux et même des populations qui passent facilement des semaines, voire des mois, sans voir un goûte de cet élément vital couler de leurs robinets.

Chers parents, écoutez bien les pleurs d’un enfant assoiffé…

• Quelle tristesse pour Frank William Batchou, devenu zombi à cause d’eau !
• Quel périple pour Mathias Mouende qui a passé des fêtes avec des robinets secs !
• Quel budget pour Carole Leuwe condamnée à boire de l’eau minérale sans grand cash !
• Et quel regret pour Donald Tchiengue qui boit l’eau transformée en vin !

Tels sont quelques faits intrigants qui m’amènent à m’indigner et à formuler cette phrase: « J’ai soif, pourquoi me prives- tu de ma denrée la plus indispensable ? »

« J’ai soif, pourquoi me prives- tu de ma denrée la plus indispensable ? »

Cette question est le cri de cet enfant qui se réveille le matin, dans un pays où tout est sensé rayonner, où chaque fils et fille doit être fier d’être né camerounais, de s’épanouir et de bénéficier des plus meilleurs services de sa terre. Oui c’est ce que nous espérons de notre nation.

Ce matin, lorsque je dormais, j’ai ressenti quelque chose tirer mes orteils, celle – ci insistait, et elle le faisait encore et encore. Je n’ai pas pu résister. Je me suis réveillé. Et j’ai été stupéfait d’écouter cette fine voix prononcer ces paroles « Pa’a ahh boire yoooo », des paroles de ce petit enfant qui apprend à peine à parler.

En ce moment, avec beaucoup de honte, je me suis rendu chez le voisin dans l’espoir d’obtenir quelques goûtes. Mais hélas « Voisin, le robinet du coin ne coule pas depuis des semaines donc pas moyen » m’a-t-il répondu.

Alors déçu, avec les yeux pleins de larmes et bien conscient que je lui donnerais la maladie, j’ai quand même donné l’eau du puis à ma seule fille. Et pour vous épargner la suite, je vous rassure que cette situation du manque d’eau nous tortue, nous tue et nous détruit profondément.

« J’ai soif, pourquoi me prives- tu de ma denrée la plus indispensable ? ». Tu es certes  cette autorité en charge de la gestion et de la distribution de notre eau. Mais tu es aussi un parent qui peut- être, a aussi souvent entendu son enfant de quelques années seulement, prononcer ces paroles et pleurer à longueur de journée à cause de la soif. Es- tu resté indiffèrent, sans aucun état d’âme ? Je ne crois pas.

On souffre au plus profond

C’est terrible, vraiment pathétique et encore plus regrettable de savoir que ceux qui sont sensés nous protéger, nous privent de nourriture, nous privent d’eau, nous abandonnent et nous laissent faire chemin avec les maladies.

Ce jour, Il est 4 heures du matin lorsque je décide d’écrire ceci. C’est avec beaucoup de peine, de tristesse et surtout de larmoie que je tiens ma plume pour vous dire combien nous souffrons à cause du manque d’eau. « Il y’a l’eau mais l’eau manque », la sècheresse s’installe dans nos ménages, on se lyophilise et on se meurt.

Les Camerounais ont soif

Olivier Charly, Ronel Tedeffo, Boutchouang, Frank William, Namekong, Tchakounté, Caroles Leuwe, Mathy, Donald Tchiengue, Etienne Talla, Ludovic Kamdem, Suzanne Mveng, Fabrice Bwamou, Ghislain Digona, Badal Fohmoh, Joe Firmin, Marie Tiambou, Thierry Didier Kuicheu, Kengne Rovanol, Hermann Tuedom, Romuald Nguemkap, tous ces CAMEROUNAIS ont soif : Pourquoi leurs priver d’eau ?

Je m’adresse ainsi à tous nos parents en général, à ceux d’en haut notamment, aux mécènes sans oublier la diaspora. Je ne vous impose rien, comme un fils, j’appelle juste à votre conscience et à votre humanisme. Nous manquons déjà des moyens pour remplir nos paniers, encore mois pour s’offrir des bidons ou des palettes d’eau minérale. S’il vous plait donnez nous de l’eau.

Retrouver le prochain article de Romuald Nguemkap « Où est l’eau dans nos cités et universités ? »