Si autrefois, la vocation de la presse se résumait à donner l’information, la donne semble changée en ce siècle de vitesse. La presse fait désormais face aux nombreux défis suite à l’accès à l’outil numérique et la forte pénétration de l’internet. Ainsi, en plus de donner l’information, elle s’inscrit dans l’optique de la vérification de celle-ci. D’où l’intérêt des formations des blogueurs du Mboa sur les outils du Fact-checking (Vérification des faits).

La viralité de propagation des intox, une intervention urgente s’impose

La viralité de propagation des fausses images, vidéos et des messages d’orgues haineuses est devenue un sujet préoccupant dans nos sociétés. Selon les statistiques de Data Cameroun en 2020, sur une population de 26 millions d’habitants, 7, 87 millions (Soit 30%) de personnes sont connectées sur internet. 3,7 Millions (soit 14%) de personnes sont actifs sur les réseaux sociaux et 23, 62 Millions (soit 90%) sont connectées à partir de leurs smartphones. D’où la nécessaire et urgente interpellation des camerounais sur la question de la responsabilité numérique à travers des initiatives telle que Coranavirus Fact.

Infodémie et infobésité, deux nouveaux et colossaux monstres à combattre

Avec notamment l’arrivée de la crise mondiale liée à la COVID 19, les initiatives malveillantes et maladroites visant à déstabiliser, à manipuler l’opinion et à nuire à la tranquillité se sont considérablement multipliées sur les médias sociaux.

Le Cameroun comme le monde entier fait face à de nouveaux challenges liés à l’infodémie et l’infobésité, ces deux nouveaux fléaux qui constituent dès lors des colossaux monstres à l’épanouissent des populations et menacent l’accès  à la vraie information.

 En effet l’infodemie: ce mot valise fusionnant « information » et « épidémie », est par définition la surabondance et la propagation exacte, inexacte ou trompeuse sur un sujet lié à une pandémie, tant en ligne que hors ligne. D’après Armelle Sitchoma, « c’est une sorte de maladie de l’information ».

L’infobésité quant à elle est cette grosse masse  ou ce surpoids d’informations et d’intox qui font les unes sur les médias sociaux quotidiennement. Certaines l’étant de manière innocente et d’autres par contre sont pensées et programmées par des groupes d’individus, visant à manipuler.

Quelques techniques primaires et Pratiques de vérification des faits

Comment vérifier les faits, quelques outils de vérifications des faits et les techniques d’écriture du Fact- cheking. Tels sont quelques axes qui ont meublé cette formation organisée par Defyhatenow,  du côté de l’hôtel Seréna à Bali-Douala.

Alors pour vérifier un fait, il faut d’abord savoir qui donne l’information : Ceci nous amène à questionner sur l’authenticité, la crédibilité du média ou du compte qui donne l’information et également sur le statut de la publication.

Ensuite, identifier les sources de l’information, ainsi que leurs crédibilités. Il faut préciser que le Fact Cheking vise à faire lumière et à rendre plus transparentes toutes les informations sensées être portées à l’opinion publique.

Pour cela, il est important de douter de tout, Ne rien présumer, toujours s’assurer de l’exactitude, fait attention aux sources anonymes, vérifier la date de publication de l’information, vérifier le lieu et la date où la photo / la vidéo a été prise et qu’elle en est la motivation.

Il faut également vérifier le contexte, évaluer les préjugés, faire une recherche rapide sur son auteur, consulter les liens pour vérifier l’information, explorer le site, son but et sa page de contact. Bref, se poser une série de questions.

Quelques outils de vérification des informations

Voici donc quelques outils permettant de réussir la vérification d’une information, d’une photo/ vidéo trafiquées ou d’un texte plagié.

• Google reverse image search
• TinEye www.tineye.com
• youtube data Viewer https://citizenevidence.amnestyusa.org
• inVid verification Plug-in https://www.invid-project.eu/tools-and-services/invid-verification-plugin
• Smallstools

Cette formation reçue a pour vocation d’interpeler sur la vigilance de toutes les cibles, presse et  les acteurs du digital, notamment les blogueurs. C’est également une invitation à la responsabilité numérique et la multiplication des actions visant à limiter cette propagation de fausses informations et des discours de haine.

Des fléaux puissamment combattus par  l’ONESCO, L’ONU, L’Unicef, l’association des blogueurs du Cameroun (ABC) et bien d’autres institutions privées et publiques.