Douala: Les humoristes camerounais éclatent la scène de Camer Comedy Club
Pour la reprise de ses activités, l’entreprise camerounaise de divertissement, Yolo group a déroulé le tapis rouge aux acteurs du 6e art ce vendredi 14 mai 2021 à Douala. C’était à l’occasion du come-back de l’acte 3 du Camer Comedy Club.
Au total, sept humoristes professionnels et amateurs, se sont retrouvés pour offrir à leurs nombreux spectateurs, un moment de détente. Il s’agit de Maori, les sénateurs de l’humour, Yannick Guefack, Ignace, Ndolo l’amour et Eliane Koumetio qui, puisant leurs thèmes dans la société camerounaise, ont procuré du plaisir à ceux- ci.
Bienvenue à bord
C’est le restaurant la baleine à Douala, qui a servi de cadre pour ce rendez- vous. Un espace très modeste, avec un décor minimaliste, sans artifice ni effets spéciaux. Mais qui a fait l’objet d’un choix délibéré car, stratégique. Compte tenu de sa position géographique à Akwa (Centre-ville), le lieu présente plus de sécurité et est plus accessible au public amateur. Il est également interpellateur car, invite les promoteurs et investisseurs culturels à se joindre à l’aventure, pour une meilleure image et une promotion plus appréciable de cet art. Les acteurs ont alors su occupé leur scène d’une présence forte et économe à la fois.
Tout débute avec la prise de parole de son présentateur, Julien Eboko (artiste comédien, auteur et metteur en scène) qui, d’une voix légèrement péchée, siffle le coup d’envoi. Celui- ci, est toute suite confondu au public lorsqu’il faufilait dans la salle, pour stimuler ceux qui jouaient les timides. Et par ses gestes drôles, il réussit à créer une interaction entre le spectacle et le public à travers le slogan: « Ici c’est le CCC, ce n’est pas le savon mais le… Camer Comedy Club ».
Ignace appuie sur le bouton « Play »
Le spectacle débute effectivement avec ce premier passage de Ignace, qui a raconté des blagues dans un style assez engagé et fascinant à la fois. Il a d’emblée proposé un moment de rétrospection en replongeant le public dans le quotidien des africains. Le jeune humoriste faisait participer le public en provoquant des rires et des cris dans tous les sens. Tout était donc choquant, beau et interpellateur aussi.
La séduction dans l’humour
Après le passage de Ignace, un jeu de séduction renversée, était organisé entre deux spectateurs choisis au hasard. Il s’agissait pour une fille, face à un homme séduisant, riche, mais retissant, de faire preuve de courage et de sensualité pour l’avoir. Le but de ce jeux était de mettre les spectateurs dans la peau des acteurs, mais aussi d’interroger la capacité d’éloquence et de séduction du genre féminin. Un jeu qui a réussi à créer une communication entre le public et l’art et a permis d’apprécier la différence entre un spectacle fait en présence d’une chaleur humaine et celui fait face à un public virtuel.
Ndolo l’Amour chatouille la salle
Le show prend une orientation plus sérieuse avec la prestation particulière de Ndolo l’amour. Celui-ci, par un regard nerveux et furieux, crée une ambiance à la fois froide et nerveuse. Et travers un silence emprunté à la forêt africaine, le très surnommé « blagologue » crée une incertitude et suscite des interrogations rhétoriques sur les visages des spectateurs. Tout semblait alors mystérieux, ambiguë et incompris. Cependant, quelques secondes après, il adoptera un ton fâcheux, lorsqu’il aborde les thèmes tels que le célibat, la défaite d’une équipe nationale de football, la mesquinerie des débats télévisés, le prix de transporte et le comportement des conducteurs de motos taxis au Cameroun. Des thèmes, qui ont causé une forte montée d’adrénaline dans les esprits.
Les Sénateurs de l’humour créent la division dans la salle
En deuxième partie de la soirée, le groupe ivoiro – camerounais a créé une division dans la salle. Alors que Koudjo défendait la cause de la gente féminine, Fontaise se chargeait de faire l’éloge et l’apologie de la virilité du sexe fort. Tous deux opposés, donnaient l’impression de soumettre le public à un choix d’appartenir soit à l’un, soit à l’autre camp. Et par cette prestation remarquable, les sénateurs de l’humour ont su captiver le public et produit des effets chez celui- ci.
Maori s’attaque à la beauté masculine
La suite de la soirée connaitra une ambiance plutôt nostalgique avec Maori, qui s’est attaqué à la beauté masculine. D’abord, il personnalise le thème en faisant ressortir l’inconvénient lié à la beauté dont il fait allusion. Selon lui, l’association entre beauté et talent se montre très rare chez les humoristes. Il soutient également que: « être beau peut souvent exposer l’homme aux risques d’homosexualité ». Ce thème a semblé heurter la sensibilité et les mœurs dans la salle. Mais par là, il fallait comprendre qu’une belle œuvre d’art est expression de l’éthique et de l’esthétique. Et au finish, L’on a compris avec Maori que, la beauté est un détail important de l’humour, mais pas indispensable. Cependant, malgré cette frustration péchée sur les visages, le public s’est vu entrainé dans un humour intelligent.
L’improvisation de Eliane Koumatio cause le K.O
Pour réinstaurer un paysage attrayant dans la salle, Eliane Koumatio est invitée à rejoindre la scène. Alors qu’elle ne faisait pas partie des guets, elle a fait couler les larmes dans la salle à partir d’une blague improvisée en hommage à toutes les mamans. Elle évoque le comportement protecteur et soucieux de la mère de l’humanité, notamment celle intéressée par le devenir de ses filles. Celle-là, qui inculque à ses filles des valeurs nobles du mariage, de la gestion familiale, du savoir vivre et de la dignité féminine.
Une ponte bizarre de blagues de Yannick Guefack
Enfin, toute étourdie par la qualité et la pertinence de ses messages, la foule applaudit la dernière intervention de Yannick Guefack, qui donne une autre coloration au show. Avec son thème unique qui portait sur les familles bizarres, les famille où tout le monde est bizarre, les familles où les parents déménagent d’un quartier sans prévenir l’enfant, qui se trouve à l’école au moment du déménagement… . L’adaptant ainsi la situation de sa famille, il a créé des interrogations introverties dans la salle. Chacun se sentant pointé et indexé par les faits racontés, les murmures étaient nées dans tous les coins de la salle.
La surprise de la soirée qui donne clôture
Par le choix de leurs thèmes tout au long, le collectif de l’académie Yolo group, a su développé ses sujets dans des styles comique, drôle, satirique, hyperbolique et ironique. Et pour finir, le rendez-vous a pris une direction plus festive avec l’anniversaire de Delphine, une spectatrice, qui avait choisi ce moment, pour la coupure de son gâteau. Ce fut alors un moment de rigolade, de communication et de partage autours d’un humour intellectuel.
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