J’ai été violé à l’âge de 9 ans alors que je ramassais les mangues pour préparer mes fêtes
A Dibombari, chaque jeune avait le devoir de faciliter la tâche à ses parents pour les fêtes. Qu’il s’agisse des défilés du 11 février ou du 20 mai ou encore les fêtes de fin d’année. Alors mes frères et moi, on devait se rendre sous les manguiers toutes les nuits et aux petits matins pour en ramasser de ce fruit, afin de pouvoir économiser pour les fêtes.
Ma vie de jeunesse a été prématurément tourmentée et saccagée depuis très très longtemps. Moi, Olivier Charly, champion olympique en maraudage jadis, je faisais comme tout jeune dans la débrouillardise. En effet, comme les autres, je disposais aussi d’une boîte de lait persée au milieu, laquelle servait de caisse. Ainsi après avoir commercialisé mes mangues je jetais les quelques pièces dans ma boîte.
Au réveil, jamais rater le ramassage
Pour ramasser ces mangues et éviter d’être devancé par les autres, il fallait se réveiller aux environs de 2h du matin sinon seul les feuilles te clamaient « A too late pickup ». Alors, torche en main avec un seau, on se jetait à l’œuvre. Sans oublier qu’il y avait les véreux qui se promenaient à ces heures pour nous viser les cailloux et les mbanguès (mangues non mûres et dures). C’est en effet en ce moment que j’ai été capturé par une grande sœur d’environ 26 ans. Celle-ci m’a entraîné dans les herbes, déshabillé et imaginez la suite chuuuut papa dort!
Au lieu de me demander pourquoi un garçon de ma trame faisant ce genre d’activité et de sur quoi nuitamment, vous voulez seulement lire le kongosa de ma vie. C’est vrai que vous aimez les ways qui ont trait au 3S heinn. Je parle bien du Sexe – Sang – Scandale. Merci Defyhatenow pour les cours.
Alors à cette époque, il fallait verser ses frais de transport dans les caisses de l’école au plutard le 7 février pour la fête du 11 février et le 17 cas de la fête du 20 mai. C’était donc le moment plus que jamais pour casser les caisses et passer au décompte des pièces. Si tu avais 1000 fcfa, tu étais aux anges car, ça représentait 10 milles, 1500 fcfa, tu avais tué car, probablement tu avais 15 milles. 2000 fcfa alors, c’était le terminator, tu pouvais même avoir pour épouse du jour, la fille du directeur de l’école car, tu étais un pacha.
La veille du défilé
Après avoir versé ton argent, la veille du défilé était toute aussi spéciale et mouvementée. Ce jour avait un vieux goût ashouè. Les salons de coiffure étaient inondés. Car, chacun, muni de sa pièce de 100 fcfa, devait se faire beau. Ceux qui n’avaient pas cette somme achetaient une lame de rasoir pour au moins 5 personnes. Il n’y avait pas le SIDA à l’époque là hein. D’ailleurs, on n’avait pas de choix.
Quant aux filles, elles se regroupaient entre elles pour se faire les tresses à tour de rôle. Certains d’entre nous tentaient même de teinter les chaussures noires en couleur blanche avec les barres de craies ou du blanco 😂.
Par la suite, chacun devait apprêter son habit blanc. Les robes pour les femmes et chemises ou tee-shirt avec les culottes ou pantalons de même couleur. On n’avait pas de tenue de classe à cette époque. C’est donc à tour de rôle que chacun passait sur la table de repassage faite de vieux draps, et de vieilles serviettes bien dressées avec un fer à charbon (Waaaah la belle époque).
Cette nuit se fait longue, très longue d’ailleurs car, le sommeil est totalement absent. Toutes les idées palpent le cerveau. Et pour ceux qui arrivaient à fermer l’oeil, tous les rêves de cette nuit sont colorés par les images du défilé précédent et d’imagination du défilé à venir.
En route pour Dibombari le jour du défilé
Dès que le fameux jour arrive enfin, à peine 4 heures du matin, nous sommes surexcités, pressés de quitter le lit comme s’il avait des piquants ou le matelas était mouillé. Nous gesticulons sur le lit en attendant sonné le réveil que nous avons pris le soin de programmer. A peine 5h 00, c’est le moment tant attendu.
Chacun, muni d’un seau, se dirige au marigot, question de prendre son bain et ramener un peu d’eau à la maison. Puis, de retour à la case, on se oint du bon manyanga (huile d’amande douce) et on enfile nos tenues blanches. Chaud à mort waah !👔😂.
Les habits de rechange sont mis dans un sac commun. Allez: direction l’esplanade de l’école, où le chauffeur le plus expérimenté paix à son âme feu Tabbi vient nous prendre avec son vieux cargo. Une maîtresse ou un maître se rapproche et se met à lire les noms.
Un moment qui, tout aussi crée beaucoup de psychose car, chacun est impatient d’écouter son nom être lu comme un résultat de l’examen. Rassembler autour de la voiture, on se bouscule, se piétine, d’insulte et d’intrigue. Chacun souhaitant aller au premier tour, pourtant le chauffeur devrait effectuer plusieurs tours.
L’ambiance du départ du défilé
Dans la voiture, en route, une ambiance chaleureuse et conviviale s’invite. Les chants entonnés et les cris s’activent. Tout démontrait à suffisance la joie qui se dégageait de ce moment. À Dibombari, dans l’attente de notre tour de passage, le soleil ardent se chargeait de nous rappeler de se mettre en rang. Et une fois notre passage arrivé, venez voir Olivier Charly, on dirait que j’étais seul dans les rangs. Façon je lançais les pas, on dirait un soldat à la quête des galons 😂.
L’ambiance après le défilé.
A la fin du défilé, place aux achats. Chacun se dirige vers le marché. D’abord on s’achète les fameux plastiques noirs. Et dedans étaient mis bonbon, biscuits, chewing-gum, chocolat… c’était la poungamelle. On achetait tout au passage pour rentrer faire plaisir aux petits frères et mériter la place dans quartier. Et après les achats, on arborait nos tenues d’échange pour aller danser.
Ce bal, Damino bar, je ne saurais oublier son nom. On payait 50 francs pour y avoir accès. Et dedans, nous sommes serrés plus que des sardines. La salle, en plus de dégager une odeur incroyablement nauséabonde était également une source interminable de chaleur. Pour danser, on se plaçait autour d’une fille au moins au nombre de 4 personnes. C’est-à-dire devant, derrière, à gauche et à droite pour faire le collé collé non stop 🙄. Tu ouvres tes gros yeux, qui n’a pas fait ça ? Mieux alors je m’arrête là.
Mais pour dire vrai, On se demandait même ce qui nous y amenait. Mais, en même temps, c’était tellement ambiant qu’on ne pouvait s’en passer et en plus c’est notre époque. Mes enfants fêtes pour vous mais, laissez le tabac vraiment !!!
Olivier Charly (+237) 691347589
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