Olé olé… c’est déjà les vacances. Depuis juin dernier, c’est la foulée des bruits vers les ménages. Chez nous, les vacances ont donné leur sonnette d’alarme. L’ambiance des vacanciers animent les cours des grands- parents.

C’est déjà les vacances chez nous au Mboa. Le clap de fin d’année scolaire 2021- 2022 a marqué son issue. Les cris, les bruits et les pleures des tous petits, toute l’ambiance scolaire s’est transportée dans les quartiers. Les villes se vident progressivement de ses élèves au profit des petits commerçants venus préparer leurs rentrées scolaires prochaines à travers les petits commerces. « Arachides du village… Oranges sucrées… Parapluies… »: peut- on entendre crier ça et là.

Les activités de vacances

Certains se livrent aux jeux de billes, jeux à la corde, jeux de ludo, au pousse pions, au paradis, au songo et autres jeux divers. Partout, au simple regard, l’on peut appercevoir des affiches de début de championnats de vacances. Et alors c’est la course en direction des marchés Nkoulouloun, Mokolo, Dakar…, pour se procurer une godasses de futur champion.

Au village par contre, la cuisine de la grand- mère bouillionne de mille feux. Les vacanciers se réjouissent des produits du champ. Maïs, manioc, prunes, arachides et fruits divers. Les grands mamy quant à elles, se tuent à la tâche pour toujours remplir les marmites car, « En saison pluvieuse, on mange beaucoup« : dit- on.

Dans les entreprises, l’effectif est plutôt pléthorique. L’ambiance des lycées se mélange aux règles professionnelles. Les jeunes en quête d’expériences professionnelles à travers les stages de vacances font le plein des services. Ils jouent les costumés. « Je travaille à la société X…« : peut- on entendre s’échapper de leurs bouches d’un ton orgueilleux à la moindre question posée à la piol (maison).

Triste constat

Les weekends et les soirs d’after work, les responsables qui souhaitent et qui ont l’habitude de prendre un pot après une dure journée et semaine de travail, il faut très vite occuper les lieux et partir très tôt au risque de se frotter et se confondre à ses jeunes gens momentanément devenus parents 🤣. Car les snacks, les boîtes, les bars et autres lieux de distraction leurs appartiennent désormais.

Certains se livrent à la vie de débauche notamment, la consommation de la drogue et d’alcool . Pour d’autres, c’est le moment de se métamorphoser avec des coiffures de tout genre. Celles des « Panthères » pour les filles et des  « Boys » pour les garçons. Pour d’autres encore, c’est le moment de jouer les papas et mamans, s’exhiber et exprimer leurs capacités viriles et satisfaire leurs libidos aux conséquences plus tard: les grossesses nons désirées 🤦.

Nostalgie des vacances auparavant

Les vacances, oui nos vacances qui autres fois étaient des moments de détente, d’apprentissage et d’initiation, lesquelles appretaient la jeune fille à devenir femme et le jeune garçon à devenir homme. De nos jours, le constat est triste. Celles- ci sont devenues des moments d’oisiveté et de dépendance.

Je me rappelle encore quand mon grand papy Moulende Essoungou et notre cher tonton pa’a Kott’a Mbelle nous réunissaient autour d’un grand feu au village pour nous raconter les histoires, contes et fables. Ils criaient alors  » Engingilayé… » et nous répondions « Eyésé ». A Bomono, chez maman, c’était en ce moment que nos parents profitaient pour nous initier à la pêche, à la chasse et à l’agriculture. Car, les cahiers sont d’abord mis en stand bye. Une devise pour tous « Manger, s’amuser et dormir »

Le regret lié

Si le temps passé pouvait revenir nous rappeler ses émouvants souvenirs de marigot et de rivière où on apprenait à nager; à ces moments où on se lavait sous la pluie. Et me dit si nos enfants en reprenaient conscience🤦! Je me demande également si nous les enseignons vraiment et suffisamment ces valeurs🤔. Qu’allons- nous leurs laisser. Peut-être ces écrits et ces pleures. Les vacances chez nous ont perdu tout leurs sens. A cette allure, je crains, j’ai peur et je me questionne  » Où sont passées nos vacances utiles »? Les délires, les betabis, les symboliques plats de safours, les soirs au village… C’était la culture, oui notre culture.

Trop de nostalgie. Vraiment trop de nostalgie quand je pense à mes frères et amis d’enfance Njoh Edimo, Bebey Isaac, Ndoumbe Pierre, Bekoe Louis, Ndema David, Ndocko Richard, Etame, Narcisse Moulende, Mondo Daniel, Tombe Patience, Eyeke, Koulle Njoh, Bebey Njoh, William Mondo, Samy Solo, Ewane Mouen, Timbo Rose, Ndengue, Belle Pierre, Ali Moussa, Mbome Serge, Moundo Nathalie, Nchout, Vincent Guerrin, Pinas, mon bée Akd, Guyzo, Prierre LaPaix Ndamè, Zeuz, Labelle Baiti, Aïda, Kitti, Agogo, Manga Naturelle, Louis Alpha, Julio, Parfait,  … Tous ceux que je n’ai pas cité vous savez combien je vous porte tous dans mon cœur et savez comment vous avez marqué mon enfance.

Comme l’école, les vacances sont faites pour modéler l’homme même si aujourd’hui elles semblent se dépouillées de toutes leurs valeurs éthiques et intrinsèques à cause d’une génération dite de siège de vitesse.