L’histoire bicéphale du nom « Tikar » selon les sources orales
Des mouvement migratoires allant de l’Adamaoua au Centre, du Nord au Nord Ouest pour certains, ou de Nubie, Egypte, au pays Mboum pour les autres. L’histoire du peuple Tikar laisse voir un grand mystère.
Les Tikar sont un peuple camerounais regroupé dans plusieurs régions, notamment l’Adamaoua le Centre, l’Ouest et le Nord-Ouest. De nombreuses sources situent l’origine de son nom dans l’expression «Ti kàlá jè» qui signifierait « Sors d’ici ». Cependant, derrière l’origine de ce nom se cache une histoire qui a deux versions.
Le nom Tikar et son origine adultérine
La première laisse entendre que, le nom Tikar viendrait d’une histoire d’adultère entre le fils d’un chef Mboum avec l’une de ses femmes. Le Belaka (nom attribué au chef de la tribu chez les Mboum) n’ayant pas pu accepter cette humiliation, surtout que celle-ci venait d’une personne qui lui était très proche. C’est ain ainsi que dans une colère noire, il décide de chasser son fils, pas seulement de la chefferie, mais du village. C’est donc en criant sur ce dernier qu’il va lâcher l’expression «Ti kàlá jè» (Sors d’ici ).
Klo, le fils déchu va quitter le village avec un groupe de personnes. Dans leurs marchent, ils vont arpenter les plateaux de l’Adamaoua, jusqu’à progresser au niveau de la rive gauche du Mbam avant de prolonger vers d’autres localités comme Ngambe (Ngambe-Tikar), Bankim, Noun, Bafut…
Le nom Tikar selon sa version patrimoniale
La seconde version nous dirige plutôt sur le d’un partage de l’héritage qui aurait plutôt mal tourné entre les enfants du Belaka. La verssion nous enserigne donc qu’à la mort de Belaka, il aurait laissé trois enfants dont une fille et deux garçons. Mais avant son décès, le chef aurait pris le soin de laisser les consignes sur la répartition de ses biens.
Seulement, les deux garçons ne vont pas suivre les directives de leur père. L’intervention de certains notables pour les raméner à la raison sera vaine. Au contraire, ils vont chasser leur sœur pour avoir une main mise sur la totalité de l’héritage. Ils vont également utiliser l’expression « sors d’ici » qui s’écrit cette fois-ci « tim kala » pour chasser leur sœur de la concession familiale.
Alors déçue par le comportement de ses frères, la fille trouvera refuge auprès d’une autre communauté qu’aucun récit ne fait mention. Plus tard, elle va se marier et avoir plusieurs fils. Devenus adultes, l’histoire raconte que, elle aurait envoyer ses fils vers sa famille d’origine pour réclamer leurs attributs de chefferie afin que, de retour avec leur titre de noblesse, ils puissent être à leur tour des chefs où elle avait trouvé refuge. Et qu’en souvenir de son départ du village où elle était née, le nom Tikar puisse être porté par ce peuple.
Les travaux des chercheurs pour apporter la lumière à l’histoire répandue
Même s’il convient de dire que l’expression « sors d’ici » est connu de tous les Tikar comme ayant été à l’origine du nom qu’ils portent aujourd’hui, le mystère réside maintenant dans le contexte où il a été utilisé. Et sur ce point, les avis sont partagés, peut-être il y aurait une autre version dans cette histoire.
D’après les travaux de certains chercheurs camerounais pour élucider le mystère de ce peuple ont même démontré qu’il y aurait eu à partir du 16 ème siècle, un vaste empire Tikar qui allait de l’Adamaoua jusqu’au flanc de la vallée de Yoko
D’autres études parlent aussi d’une migration qui aurait commencé depuis la Nubie, avant de se poursuivre en Égypte et enfin dans le pays des Mboum. C’est donc à partir de cette localité que ce hameau familial va une nouvelle fois éclater. Et la raison de cette quatrième migration qui serait à l’origine du nom Tikar.
En definitif, selon ces differentes explications, le nom TIKAR trouve son explication dans deux légendes. Mais nous ne pouvons prétendre avoir le monopole à travers cet articles. Merci d’apporter votre contribution dans les commentaires.
Olivier Charly (+237) 691347589
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