Culture et Traditions

Le peuple Elog Mpo’o Bakoko, fils de Mbang: D’où vient – il ?

Répartis en plusieurs clans, les Elog Mpo’o sont un groupe ethnique sawa plus ou moins autonomes par rapport à tous les autres.

En effet, les Elog Mpo’o sont regroupés et localisés dans trois (03) régions notamment le Centre, le Littoral et le Sud et six (06) départements (Moungo, Nkam, Nyong et Kellé, Océan, Sanaga Maritime et Wouri). Ils partagent tous la même histoire depuis Ngolitouba, ainsi que les mêmes us et coutumes. Car regroupés autour d’un même mouvement culturel: l’Assemblée Coutumière et Traditionnel des Elog Mpo’o (Actem).

Les Elog Mpo’o s’expriment en Bakoko et en Bassa. Mais, la langue commune adoptée par l’ensemble des peuples Elog Mpo’o est le Yakalak car selon les linguistes, elle est la seule langue dans la phonétique Bakoko qui n’a pas connu de modifications, ni de retouches. Elle est jusqu’aujourd’hui restée fidèle et pure par rapport aux autres qui ont subi les modifications et autres influences linguistiques venues d’ailleurs.

Les Elog Mpo’o sur le plan féodal

Sur le plan féodal et organisationnel, les Bakokos Elog Mpo’o sont bien hiérarchisés. Constituées des chefferies de premier degré avec à sa tête, un roi issu de la lignée royale, chefferies de deuxième degré et les chefferies de troisième degré. Chaque chef, quelque soit son degré, est entouré par des notables qui sont en effet, les chefs de familles.

Au niveau de l’Actem (Assemblée Coutumière et Traditionnelles des Elog Mpo’o), la charge de la présidence du festival culturel Elog Mpo’o est rotatif et revient exclusivement aux chefs supérieurs, tandis que celle de la chambre coutumière revient aux patriarches (pèpès) et le secrétariat executif à l’élite.

Alors dans la langue Bakoko, le préfixe « Elog » signifie » ceux de… « ou » les gens de… Par extension, il faut lire » les descendants de… Ce préfixe se rattache presque toujours à un ascendant éponyme proche ou éloigné, et se décline en « Ndog… », « Log… », « Ilog… » ou encore « Ya… ». Lesquels sont équivalents à « Bona » en langue duálá.

Mais qui était Mpo’o ?

De son vrai nom Nnanga? Fils de Mbang, petit-fils de Ngue et arrière petit-fils de Nnanga, Mpo’o s’appelait Nnanga Mbang Ngue Nnanga. D’après les sources orales rencontrées, cette appellation Mpo’o vient en effet, du surnom « Lipoo Li Mingenda Mi Bet Ben », qui veut dire « l’eau de la chute qui ne remonte jamais à sa source » . Autrement dit, un homme qui avait une grande personnalité, très rigoureux, déterminé, secret et pragmatique.

Elog Mpo’o, fils de Mbang

Les Elog Mpo’o sont donc les descendants de Mpo’o lui-même, ceux de ses frères Nso’o, Njob et pèkè, et même ceux d’un de ses oncles: les Mbang et les Dibom. Ceci trouve sa justification dans un usage coutumier qui regroupait autour d’un homme illustre et prospère toutes les composantes de sa famille, voire de son lignage.

Dans l’ordre alphabétique, les Clans Mpo’o aujourd’hui identifiés sont les Adiè(s), les Badjob (s), les Bokoko (s) du Moungo, les Bakoko (s) du Wouri, les Biso’o (s), les Dibom (s), les Mbang (s), les Ndogbisso (s), les Ndonga(s), les Yabii (s), les Yakalag (s) et les Yakulu (s).

Et selon quelques sources, les recherches sont en cours pour mettre en lumière les rapports de parenté qui existent avec les groupes isolés repérés dans les régions d’Etoudi (Mfoundi), de Nanga Eboko et Basthenga (Haute Sanaga), Kumba (Mémé), Mundemba (Ndian) et Campo (Océan).