Reconnaissance des valeurs culturelles par le langage corporel, la Cie Garoua Revo Dance revendique l’existence de la race du Sahel.
Les alliances Françaises de Garoua ont présenté la compagnie Garoua Revo Dance en spectacle le 1er décembre sous le thème « Reconnaissance des valeurs culturelles par le langage corporel ». C’était dans le cadre de la tournée Garoua Revo Dance, qui s’est déroulée les 1er et 02 sur la scène des instituts français de Douala et de Yaoundé.
La pièce de danse dans un métissage de style
Métissage entre danse moderne et danse contemporaine, la pièce Garoua Revo Dance a eu le mérite de marquer les consciences du public de l’Institut français de Douala ce mardi 01er décembre 2021. Cette nouvelle création de la Compagnie Garoua Revo est en effet une performance dansant qui revendique l’existence de la race noire à travers des outils de langage corporel puisés d’une histoire raciale de la Grèce Antique.
La danse pour éradiquer le mal
Pourquoi attendre qu’une personne meurt d’abord pour pourvoir la considérer? La mission de cette présentation est d’éradiquer le mal et le soigner jusqu’à la racine. Celle-ci à été interprétée par cinq danseurs qui ont apparu dans un accoutrement très pauvre. Des vêtements de couleur blanche et noir, destroyés, décousus et déchirés comme ayant subi une attaque d’une bête sauvage. La souffrance et la pitié sautent très vite à l’œil.
La pièce a été présentée en trois phases. D’abord les revendications de l’ethnie nordiste. Ensuite celle de la race noire face à l’oppression du colon, et enfin de la démocratie des consciences. La danse dans l’expression corporelle est substituée par plusieurs séries enchainements de mouvements représentant chacun un aspect de revendication. Le but étant de faire comprendre au public que refuser une race c’est la détruire.
La communion des mouvements par la musique et la danse
La danse est constituée de mouvements et torsions du corps, les pieds et les mains frappant à plusieurs reprises le podium synonyme de douleur. Les artistes se couchent et secouent la piste avec des gestes manifestant la douleur, la souffrance, la jalousie, le manque d’amour et de paix. Parfois, ils glissent par le dos et l’on peut se demander : « Pourquoi tant de souffrance », une rhétorique qui s’était d’ailleurs échappée des lèvres de l’un des des performeur. D’autres trébuchent et tombent. Les mouvements communiquent directement sur des musiques folkloriques et modernes à la fois. L’Assiko, le makossa, le bikutsi et le mangambeu s’assimilent très vite au hip hop dansé en Battle.
Le son des tamtams et des balafons contextualisent mieux la pièce. Les brouillages des hiboux et des oiseaux situent le déroulent dans son cadre temporel. La pièce se joue, au petit matin, en matinée et dans les nuits sombres alourdies par un silence révélateur des tréfonds et de la timidité d’une savane du grand nord. De temps en temps, les artistes nous invitent à une balade vers les richesses d’une savane du nord Cameroun avec des musiques très connues de la région.
La salle et son décor nostalgique : le drame
La salle est momentanément éclairée par une lumière de couleur blanche projetée sur les danseurs. Celle-ci se fond petit à petit en laissant place à celle de coloration rouge. Très vite un bruit d’abatage d’un cochon fait irruption et annonce un drame. Le drame intervient alors au moment où l’un des danseurs tout tremblant, trébuche est tombe. La mort, Oui la mort a frappé à la porte. La pièce prend une coloration nostalgie, triste et pathétique. Un homme couché au sol sans défense ni vie. Autour de lui, se succèdent des lamentations. Deux autres danseurs dont les costumes sont accompagnés des calebasses répits de boisson traditionnelle déambulent dans tout le podium. Ils tentent de s’en fuir lorsqu’ils font la découverte tragique de cet homme dont le cœur avait cessé de battre. On comprend alors que le malheur va de paire avec le bonheur.
Cette scène très épouvantable et émouvante vient tremper tout le monde dans les pleurs. Les bougies allumées sur les quatre coins et devant la scène ramène nos souvenirs vers la tristesse et la peine occasionnée par les attaques meurtrières et sanglantes dans les régions anglophones du pays. Les actes de barbarie et esclavagistes qui pullulent nous mémoires nous hantent et nous détruisent en ce moment. Les artistes par ces éléments ont aussi su rendre un vibrant hommage à ces âmes disparus dans ces attaques terroristes.
Les incompréhensions de la pièce Revo Dance
A un moment, la pièce se veut incompréhensible, la confusion se fait ressentie. Des interrogations se posent et se multiplient dans la salle. La dépravation des mœurs, les guerres, les violences interprétées sur la même partie contournent les esprits. Un bruit du hibou et une douce mélodie vient encore accentuer le chagrin. Mais, hors mis la neutralité de cette lumière blanche par essence pure, trois couleurs de lumière ont marqué la scène. Le bleu qui réclamait le retour en vie de l’homme, elle avait formulé un souhait et un vœu pour le tenant. Le vert espoir d’un développement et un exploit pour le cessé le feu.
Et pour Conclure le vivre ensemble
Pour donner fin à cette histoire riche en messages codés et en mystères, un danseur après un appel mystique aux travers d’une chaussure se oint de la farine blanche sur le torse. Cette farine blanche symbole la race blanche et d’un dos noir (symbole de la négritude). Faufilant dans la salle, il avait réussi à saisir de face (blanche), une blanche et de dos (noir), un homme noir et les ramené dans la piste. Il allume une bougie et les invita à encadrer harmonieusement sa flamme pour la garder envie. Ce geste est synonyme du vivre ensemble entre les races et les communautés.
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