Récréâtrales, initier les jeunes à l’art et aux cultures pour mieux saisir leurs valeurs
L’intégration de toutes les générations dans cette 12ème édition des Récréâtrales est un enjeu majeur et voire, une urgence. Ce qui explique l’aménagement d’un espace jeune public durant ce festival.
L’alchimie a toute suite pris entre le présentateur du programme et le jeune public. Sur ces paroles « remets- moi mes petits… ». Extraites du conte « La perdrix et ses petits », l’encadreur Yacouba Zoungrana invitait les enfants à répondre « Non ». Un refrain qui est alors repris avec une forte tonalité des voix haut perchées créant à la fois une symbiose et un effet piquant chez le public.
La restitution des différents travaux marquant l’issu des mois de formation a mobilisé prêt de 500 âmes autour de ce plateau jeune public ce 1er octobre 2022. Pour cet évènement d’une soixantaine de minutes qui a débuté à 17h 05, il était question de rendre public les résultats d’un long travail de recherches intellectuelles et artistiques.
Sur l’espace en plein air de la rue 1.93, l’ambiance est forte. Dans la foulée, les cris et les applaudissements ventilaient la curiosité des mamans venues voir les raisons souvent des boycottes de leurs progénitures aux travaux domestiques. Pendant ce temps, les nouveaux artistes, s’attisent avec vivacité sur scène pour convaincre les parents. Ils se déploient avec force et beaucoup énergie, résultat d’une leçon bien assimilée.
Pour Ismaël Guira encadreur de l’atelier danse, l’objectif de cette formation était d’initier la jeune génération à la culture et aux traditions. Et également, de permettre la transmission des savoirs et valeurs burkinabées aux tous petits, socle de pérennité culturelle. Car dit-il : « Pour ces enfants, il est important de connaitre sa culture. S’ils sont initiés dès le bas âge, ils grandiront avec cette esprit et comprendrons cette nécessité ».
Les différents ateliers et leurs déroulements
Ces enfants de Bougsemtenga, âgés entre 07 ans et 14 ans environ, sont donc initiés aux techniques de conte, théâtre, lecture, instruments traditionnels et collecte de pensées. Et durant leur cursus, ils ont été encadré par Toudeba Bobelle et Tata Tassala Bamoussi pour l’atelier conte – théâtre et la lecture ; Ismael Guira pour la danse ; Yacouba Zoungrana alias Zidass à l’atelier éveil aux instruments traditionnels et Toudeba Bobelle et Tata Tassala Bamoussi à l’atelier collecte de pensées. Et ceux- ci, par leurs enseignements ont mis l’accent sur le rôle d’antan de ces disciplines c’est- à- dire, les rôles éducateur, rassembleur et divertisseur.
Les résultats présentés par ces amateurs étaient aussi en rapport avec le thème du festival « Faire Visage ». Lequel a été développé à travers une pluralité de points de vue tels que la situation sécuritaire du pays, la résistance, la résilience et cohésion sociale. Et comme disait Tata Tassala, encadreuse « Si l’enfant comprend l’environnement artistique dès le bas âge, il est susceptible d’en faire un moyen de communion pour les peuples ».
Quelques difficultés liées aux formations
« Ça n’a pas été facile pour nous » : déclare l’encadreur d’instruments traditionnels, Yacouba Zoungrana d’un air épuisé. Comme tout métier qui implique la sensibilité des enfants, cette aventure n’a pas été fleuve tranquille pour ces formateurs et d’après Ismael Guira « nous avons rencontré premièrement des difficultés liées à l’emploi du temps des enfants, nombreux d’entre eux vont à l’école. La deuxième est émotionnel parce que parfois il faut être dure avec eux pour qu’ils se rangent et restent concentrer pour un meilleur rendu ».
Une méthode qui semble porter ses fruits car les enfants disent avoir beaucoup puisé de cette expérience puisque : « ça permet aux enfants de se développer et avoir une ouverture d’esprit », nous confie Kaboré Sefara, participante du projet. Quant au jeune Compaoré Rachidatou : « J’ai ressenti de la fierté et du bonheur et je souhaite que ce type d’ateliers se multiplient car, ça m’a permis d’apprendre sur mon patrimoine ».
En somme donc, nous retenons que les ateliers jeune public des Récréâtrales ne remplacent pas l’école, mais constituent une école de la vie pour préparer les enfants à faire face aux éventuelles difficultés de l’avenir. Parce que « Tu vas à l’école c’est vrai mais ce n’est pas forcement avec l’école que tu vas réussir. A cour de route, tu peux être confronté au défi de la vie et l’art te rendra libre », Conclu Ismael Guira.
Article rédigé dans le cadre de l’atelier “Médias et Théâtre” organisé par l’Association Nord Ouest Cultures, NO’OCULTURES, à l’occasion de la 12è édition des RECREÂTRALES, avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
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