Théâtre d’improvisation la compagnie Crâne d’œuf, un spectacle à l’aveuglette
Les improtagonistes de la compagnie théâtrale Crâne d’œuf, Julien Eboko, Sarah, Cloé et Samuel du Four ont égaillé le public de Douala ce vendredi 03 décembre 2021 autour d’un spectacle improvisé sous le thème « Vous ne connaissez pas le texte, nous non plus ». C’est la maison de culture et de danse de Bali qui a servi de scène pour ce rendez-vous de mystère et de découverte.
Pafffffff tout commence là
Le spectacle prend corps exactement à 20h 48 minutes avec une improvisation horaire de quelques minutes de retard que personne n’eut le temps de remarquer. 04 performeurs, Julien Eboko, Sarah, Cloé et Samuel du Four rejoignent le podium, se mettent à tourner à rond et invitent les spectateurs à choisir un lieu au hasard. L’hôpital, oui l’hôpital est le lieu choisi. Ici on soigne les maux sociaux calqués des faits tels que l’héritage, les affaires de familles, les menaces amicales, les bagarres et les maladies contagieuses.
Concentrée sur diverses catégoriques dont les contes, les enquête, la lettre, impro libre… la pièce organisée en deux parties se joue sur une scène décorativement débraillée. Pauvre en artifices et en effets, sans grande comminions avec les faits. Ce décor minimaliste laissait place aux gestes et à la qualité de la performance à nous offrir ce soir.
Le jeu des acteurs
La scène métissée aux thématiques convergentes se fait très vite incomprises avec ces histoires qui semblent aller dans tous les sens et du coq à l’âne. Quelques fois les artistes se trompaient de dialogue et de Jeux. C’est normal tout était improvisé, le jeu et les textes aussi. Mais une musique du genre (boom boom show) surgit et vient toute suite changer la donne en donnant lumière au professionnalisme et à riche expérience dont disposent ces acteurs sur scène.
Ceux-ci ont su exploité la scène en plein air avec beaucoup de professionnalisme et d’énergie, de manière forte et sobre. Tout était magique et vivant, oui bien vivant que le public n’a eu le temps ni le réflexe de remarquer les ratés et les incompréhensions. Et dans l’ensemble, leur sens drôle avait réussi à installer une émotion forte et inimaginable en arrachant chez le public des éclats de rire et de forts applaudissements. Un baffle isolé dans un coin de la pièce fait office de bruitage et fait échapper des résonnances atypiques qui produisent des sensations plurielles.
A la visite du monde
De la première partie à la deuxième, les thèmes sont puisés des réalités camerounaises et mondiales. Il s’agit de « Conseil de classe », « Soleil », « Banane », « Je me fais vacciner », « Le complotisme », « En avion » « Edith Piaf et Claude François rencontre Michel Jackson Jaloux », « Drame », « Amour », « Piscine », « Cercle de menteur », « Jeux », « Ciel », « La famille hérisson » et « Tennis ». Chacun raconte une histoire ou dénonce un fait propre à une société.
Mes Kiffs
Pour moi les thèmes les plus captivants sont « Le soleil », « Banane » et « le complotisme » et « En avion ». Car traitent des réalités camerounaises. « Le soleil » explique les différents sens du mot. Sarah et Cloé, les deux femmes blanches sur la scène décrient les allergies liées au soleil. Les hommes quant à eux parlent du soleil non pas comme un simple astre, mais comme amour. Ici on parle de « mon soleil en famille et mon soleil au bord de la mer ».
Dans la rimée banane malaxée et banane du bonheur dont a fait usage Julien, il illustre la banane comme met dans un restaurant africain et la banane comme un/ une… (devine toi-même). La notion dans la pièce se veut très ambiguë car ramène à tous ses sens.
« Le complotisme » quant à lui dénonce le caractère commère qui pilule les lieux de service. Une réalité chez nous. Celui-ci raconte l’épopée de Pola, une danseuse supposée morte, dont le corps a été découvert par un commissaire soupçonné d’avoir une aventure amoureuse avec celle-ci. Une histoire qui fait la une sur les lèvres des collaborateurs commères au poste de police.
Et « En Avion » raconte l’histoire des confusions sur les personnes. Celle d’un garçon moins intelligent qui s’ennuie aux côtés d’une femme intellectuelle. En réalité, il s’agit d’un rapprochement et un croquet sur le quotidien de Nathalie Koah comme écrivaine et comme personnalité.
Pour conclure, soulevant le problème de dopage, de tricherie et de mafia dans le domaine sportifs « Le Sport » a eu le privilège de se voir jouée en trois versions notamment celle de 2 minutes, celle d’une minute et celle de 30 secondes. Et la dernière est celle qui donne clôture du spectacle. Son objectif était d’accélérer le dialogue et donner une belle et jaillissante clôture à la soirée. Et la pièce pleine d’émotion et de charme laisse une folle envie de la revivre aux nombreux spectateurs ébouillis.
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