Du feu sur les platines, Dj Cyrius Black et Ben Richard électrifient les spectateurs à l’IFC
Pour une énième fois, l’international disk jockey camerounais Dj Cyrus Black et le français Vj Ben Richard ont offert au public de Douala une performance de taille sur la scène de l’institut Français de Douala le 24 novembre 2021. C’était à l’occasion du concert électronique organisé par l’IFC, dans le cadre de la clôture du mois des cultures numériques « Novembre numérique ».
Il est 19H40 minutes et 55 secondes, lorsque le lever de rideau et le décor annoncent le début de la soirée électronique qui va créer un court-circuit chez ses spectateurs. Venus de tous bords de Douala, avec un seul catalyseur communs: la curiosité. Des questions se font ressentir et l’on peut retenir la suivante : « Un concert sans artistes musiciens, juste avec les platines et un Dj, comment ça se fait ? »
Hommage aux sommités
La démo est faite et tout prend effectivement corps avec ce remember des musiques des monuments Manu Dibango et Wes Madiko de regrettées mémoires. Celles-ci donnent lieu d’ouverture du spectacle et sont mimées par tous. A travers ces compositions, l’intention est de rendre un hommage à ces hommes et femmes qui par leurs créativités, ont marqué la mélodie camerounaise. Cependant, nos performeurs ont manqué à un élément important sur le plan des images de fond. Tout se voulait très vague et très plat. Car au moment où ces musiques sont jouées, au lieu de faire passer des images sans grande interprétation relative, ils auraient pu projeter des images de ces sommités en arrière-plan pour rendre le mix plus original et mieux adapté.
Sur un décor et lumières moins adaptés
Aussi, c’est sur un fond noir qui ne contextualise pas vraiment cette ambiance que tout se joue. Ce décor minimaliste sans artifice, ni distraction laissait place à la qualité du spectacle. Et La salle très sombriste était animée en arrière-plan par des insignes et initiales de Cyrille Youmbi. Et bien qu’ accompagnées de la blanche, les lumières rouge et jaune braquées sur l’artiste étaient en total déphasage avec le thème. Car pour un concert qui se veut numérique, on aurait souhaité voir des lumières de couleurs bleue et/ou verte pomme (couleurs de la technologie et du numérique), pour traduire et contextualiser l’émotion et l’énergie d’un tel évènement.
A la régie image, Cyrius était accompagné par Vj Benjamin Richard qui a su caché ces vices de couleurs, en faisant preuve de professionnalisme. A travers des effets qui rendaient le spectacle plus vivant avec des pas de danse virtuels et ambiants projetés en arrière-plan.
Une balade pluri- artistique vers les richesses culturelles
Cyrius Black et Ben Richard ont alors offert une balade pluri- artistique vers les valeurs et richesses culturelles du monde. Ils ont invité leur public à une promenade vers de diverses variétés musicales. Du Makosa, la Urban music et l’Afro Trap au Cameroun, la Naija au Nigéria, du Rap et du RMB aux USA, du Classique en Europe ou encore de la Sangita et du Padam en Asie. Ils visitent des rythmes folkloriques et contemporains. Un métissage de rythmes mondiaux à travers lequel ils montrent l’absence de limite artistique. Oui, l’art n’a point de limites.
L’ambiance autour de la performance
Dans la salle, les sièges se font toutes orphelines avec les spectateurs qui avaient désormais adopté la station debout avec cette ambiance qui devenait de plus en plus vives et tendancieuse. Avec ces musiques à la mode, le son jaillissait, oui jaillissait de tout bord en jet saccadé et cognait bien plus fort jusqu’au plus profond des cœurs. Les spectateurs emportés par le puff et le boom de la basse sonore balançaient les bras et les têtes de gauche à droite et du bas vers le haut. Et Dj Cyrius Black tout souriant, avait réussi à dompter non seulement sa table de mixage de marque « Rane », mais aussi toute la salle. Moment qu’il a su occupé avec professionnalisme et aisance.
La métamorphose avec des musiques revendicatrices
La salle se métamorphose et les émotions encore plus fortes lors que le disquaire ramène son public vers sa terre natale avec le titre « Coller la petite » de l’artiste Franko. Et net à 20 heures 20 l’animation prend une coloration mi- folklorique et mi- moderne avec le Mbolé 237, cette nouvelle tendance musicale que se veut revendicatrice des sources et d’une identité propre au Cameroun. Et dans le même ordre de revendication, au moment où le tapis de la scène de L’IFC floute de poussière, preuve de réussite de cette expérience. Cyrus fait un big up au genre féminin en invitant le public à faire le maximum de bruits pour celui-ci. Façon de reconnaitre la place de la femme dans nos sociétés. Mère de l’humanité.
Tout se fait alors festif avec cette musique prise de transe et fondue dans un torrent d’applaudissements. Waouhh c’était impressionnant. D’après l’organisation c’était la première expérience du genre à l’Institut Français du Cameroun. Et personnellement, j’était émerveillé car c’était ma première fois de me régaler d’un si beau spectacle avec une table de mixage et des effets image uniquement.
2 Commentaires
Pour ma défense concernant les images projeté, on ne s’était pas vraiment préparer avec le Dj, et donc les images jouées étaient toutes improvisée. Comme pour la musique, les images sont jouées en direct, au fur et à mesure, sans que je sache ce que CyriusBlack allé enchainer, du coup , pas toujours facile de trouver les bonnes images, qui vont avec la musique … 😉 Ceci dit je me suis beaucoup amusé, et j’éspere qu’on pourra recommencer avec Cyriusblack … J’ai adoré son Dj Set !!! Et merci beaucoup pour l’article 🙂
D’accord cher, vos arguments tiennent vraiment. Nous essayons de comprendre l’art le transmettre au grand public pour faciliter la consommation. En tant que critique des arts vivants, nous servons de médiation entre les œuvres, leurs acteurs et le public récepteur afin que le message passe réellement. Le faisant, nous nous contribuons à la promotion de l’art. Merci également pour votre intérêt.