Comme dans toutes sociétés bantoues, les communautés sawas ont une structure hiérarchique bien organisée et se doit d’être respectée.

Je l’ai dit et je le répète: «Parler des Sawa, ne fait pas seulement allusion aux doualas, mais à toute l’aire culturelle des peuples de l’eau». C’est – à – dire, l’ensemble des ethnies côtières généralement localisées dans la région du Littoral et une partie de l’arrière pays. On parle généralement de “Sawaland”. En effet, il s’agit entre autres des Douala, Bakoko, Manfé, Campo, Bakweri, Abo, Mongo, Pongo, mboo,… dont l’organisation féodale respecte une pyramide bien visible avec sa à la tête, une notabilité supérieure chapeautée par un Kiŋɛ. Entendons ici le king ou le roi d’après les sources orales.

Kiŋɛ [Kinguè] = le roi

A la tête de chaque société sawa, se trouve le Mwanédi a Boso. Encore appelé Kiŋɛ ou chef supérieur. Il est le roi et également le chef de canton. Le Mwanedi a boso ou Kiŋɛ abore généralement le titre de chef de premier degré ce qui est le cas des chefferies superieur Akwa, Bell, Bellè Bellè, Deido, Bakoko Wouri, Bankon (Abo), Bakweri, Pongo… ou exceptionnellement de 2nd degré par exemple le canton Bakoko Moungo. Et le Kiŋɛ est suivi du Janéa lá mundi.

Janéa la mundi [Djanéa la Moundi] = Chef du village

Derrière le Kiŋɛ, se trouvent le Mwanédi a mbusa ou Janéa la mundi. C’est le chef du village ou chef de groupement. Il représente le village dont il est à la tête. Le Janéa la mundi ne peut pas étre appelé Kiŋɛ car, Il est dépendant des matumba (grande famille), mais rend compte au Kiŋɛ. Ensuite vient le sangwa mboa.

Sango a Mboa [Sangwa Mboa] = Chef de famille

Comme son nom l’indique, le sango à mboa [Sangwa Mboa] ou Sango à tumba [Sangwa tumba] au plusieurs Basango ba matumba. Ils sont les chefs de familles  désignés par leurs grandes familles respectives et occupent les postes de notables dans la chefferie du village. Il s’agit en principe de l’ainé de la famille ou d’un de sa descendance. Mais il peut arriver que la famille à l’unanimité, décide autrement et désigne un autre chef de famille capable de diriger quelque soit son âge, si celui- ci a montré des aptitudes à l’être.

Sango à Eboko [Sangwa Eboko] = Chef de famille nucléaire 

Encore désigné [Sango a Mbia], Sango a Eboko [Sangwa Eboko] est celui qui exerce de plein droit le rôle de garant et protecteur d’une cour ou d’une concession. Il est l’oeil du chef de famille chez qui il rend compte. La polygamie faisant partie des us et coutumes dans conception de mariage chez le bantou, un sango a eboko peut avoir plusieurs femmes donc plusieurs foyers et se forment des foyers dirigés par les sangwa diyo.

Sango à Diyɔ [Sangwa Diyor] = Chef de foyer

C’est par abus que l’on parle de Sango a Diyɔ. Mais en principe, le diyɔ étant le foyer, est dirigé par une femme et comme dans la conception bantou la polygamie est la chose la mieux partagée, il existe plusieurs foyers dirigée par plusieurs femmes. Donc les sanga diyo est en effet les différentes femmes du sangwa eboko. Et chaque femme parce qu’ayant enfanté des garçon, est appelé à avoir des belles filles qui dirigeront ce qu’on appelle les masoso.

Masoso [Massosso]

Les masoso sont l’ensemble des petits foyers ou des petites familles qui se forment autour du grand foyer. Ils représente chacun, la famille d’un enfant du sangwa eboko qui a pris une femme en mariage que ce soit dans la même concession au qu’il soit détaché de la maison familiale.

En conclusion, la sociéte traditionnelle sawa est constituée comme suite: le roi (chef supérieure), le chef du village, les chefs de familles, les pères de familles et les chefs de foyers.

Olivier Charly : (+237) 691347589