SUCCESSION: COMMENT SE TRANSMET LE TRÔNE DANS LES CHEFFERIES BAMILEKE ?
La question de la succession en chefferie Bamiléké est très ambigüe et très complexe du fait de l’existence de plusieurs races qui composent cette entité. Elle nous amène tout d’abord à situer ce peuple comme géographiquement très proche des Bamouns et les tikar par leur ancêtre commun et installé dans les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun. C’est un peuple camerounais très organisé et très fidèles à ses coutumes et traditions et c’est d’ailleurs la plus grande ethnie du Cameroun. Cependant, la transmission de la couronne dans cette partie du Cameroun n’est pas un fait spontané car se fait de père en fils avant la mort de celui-ci.
La succession peut être interprétée comme la désignation d’un prince (futur chef) et sa suite dans le but d’accéder au trône de la chefferie en remplacement du précèdent chef. Les peuples Bamiléké sont alors très organisés et le passage du pouvoir dans cette partie du pays obéit à des règles et des méthodes traditionnelles bien définies et bien régies .
LES RÈGLES RÉGISSANT LE CHOIX DU FUTUR CHEF
De prime à bord, en matière de succession, le choix du nouveau chef est effectué en amont par le chef lui-même après avis consultatif du conseil des notables qui après avoir interrogé le « futur » sur la capacité et la disponibilité du nouveaux chef, disent si celui est compétent pour garder le « secret d’Etat » (totem) et s’il dispose des capacités requises pour gouverner.
En suite, le futur chef et son kuipoû (adjoint) doivent être des fils du chef sortant et doivent également être nés pendant le règne de celui – ci. L’intelligence et la sagesse leurs seront transmises lors de l’initiation ; quant à leurs parcours scolaire ils ne relèvent aucunement des conditions de choix du chef éligible à la succession.
LE DÉROULEMENT DE LA SUCCESSION ET LA MISSION DU MAITRE
la succession commence aux funérailles car l’enterrement se passe absolument en privé, ainsi, au regard de la famille, des amis et des connaissances, un homme couvert de drap rouge (le maître) regard fixé vers le ciel, se promène dans la foule tandis que les veuves et les princes parmi lesquels se trouve le futur successeur sont vêtus de couleur blanche. C’est au moment où le soleil déchoit que le moment tant attendu s’annonce ; c’est dans un mouvement de foule et d’agitation que quelques notables saisissent celui que le père avait préalablement et secrètement choisit bien avant son décès et est conduit dans le « Lâ’Kam » (case sacrée et initiatique) pour son initiation.
Durant neuf semaines de rites traditionnels, mystiques et religieux le nouveau chef sera emprunt à des initiations dans le Lâ’kam. Mais 10 à 11 jours avant sa sortie officielle, il sort du lâ’kam pour s’installer dans la chefferie ayant à ses côtes quelques personnes, où il recevra des cadeaux de toute sorte pour attendre le jour de sa sortie officielle, jour qui marque l’effectivité de la succession où le nouveau chef sera officiellement intronisations, avec des cérémonies diverses, en présence de la grande foule du village dans laquelle le maitre sera vêtu d’une autre couleur, que le nouveau chef est installé au trône avec ses proches collaborateurs.
LA SUITE DU CHEF DANS LA CHEFFERIE BAMILEKE
Dans sa succession, Le chef mission est assisté dans sa lourde de plusieurs personnes changées de le conseiller dans ses décisions telles que le (kuipoû) c’est-à-dire son adjoint, le (Souop) ils constitue les yeux et les oreilles du chef, le (Defo) c’est le garant des droits du chef dans la société secrète, le ( Meppé) ils est le commissionnaire et envoyé spécial du chef, le (Tamba Fo) c’est le musicien du chef, le (Tchitsoue) la gouteuse des repas du chef, le (GÜikam) c’est une jeune veuve du chef choisit pour accompagner le prince dans le Lâ’kam, la (GÜidze) une autre jeune veuve du chef aussi choisit pour s’séjourner auprès du prince dans le Lâ’kam, et enfin la Ma’a Mefo Ma’a kouon elle, c’est la première épouse du chef chargée de discerner les belle demoiselle qui constituent le goût du prince.
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