Une fois commencée, elle devient inarrêtable sur scène. Annoncée en grande pompe sur les réseaux sociaux Flora Houang a mis le feu ce 06 octobre 2023 dans la majestueuse salle de l’institut français de Douala.

Venu par curiosité, par conviction je suis calé comme Daphné. Le public de l’IFC, agence de Douala a une fois de plus été témoin d’un grandissime concert. L’étoile montante de la musique camerounaise, guitariste, chanteuse Flora Houang accompagné son orchestre a époustouflé les mélomanes du charme de son nouvel EP intitulé « Vibration » .

Une entrée inhabituelle

Il est exactement 19 heure, heure du « continent 237 » lorsque du grincement des cordes de sa guitare acoustique Flora pénétra la salle par l’arrière pour donner corps a ce spectacle d’ 01h 48. Une entrée scénique assez saluée par une lumière jaune qui laisse d’emblée apercevoir les attentes de la prestation mais également l’espoir d’une génération dynamique. Et toute suit sa prestance coiffée d’une élégance pensée par l’habiller des stars Tally Mbok plante le décor.

La scénographie au calque de bidonvilles

Sur une scénographie pauvre et dépouillée, puisée du village et des rues peint d’office le quotidien de Douala. Patrick Alex Dahe nous plonge très vite dans les quartiers et bidonvilles de la ville capitale économique avec ses problèmes fonciers et les commerces divers. On peut y lire de bout en bout « Maison familiale pas a vendre », « Ndolè lavé », « Foléré en vente » … La représentation des maisons en matériaux provisoires saute à l’oeil. Elle nous renseigne à suffisance sur la précarité et la misère auxquelles ces populations font face.

Également, par ces éléments, le scénographe passe un message fort et s’adresse particulièrement aux personnes issues des familles pauvres et d’un rang social de prolétaire. Ce décor leurs prodigue en outre des conseils afin que chacun soit fier de lui et d’où il vient. Une motivation digne qui n’a pas laissé indifférent sa cible dans la salle.

Une mise en scène épatante et vibrante 

Toujours dans le même élan, les musiciens dans une mise en scène assez comique et satirique toujours de Patrick Alex Daheu, montrent le comportement « quartiersal » des habitants de ces quartiers dits difficiles. De la bière sur scène, un batteur qui a abandonné la batterie en stimulant le mécontentement. Des supplications, on dirait une scéance de répétition d’amateurs. Une mise en scène qui a donné une coloration particulière dans la salle et trempe le public dans une ébullition de fous rires et de joies.

Un repertoire richissime

Et alors tour à tour, la star de la soirée a développé  » Vibration  » à travers une ribambelle de thématiques riches et variées. Nous avons eu droit à une bonne dose de musicalité avec les titre tels que « Makounè » ; « Hold On » ; « Aho » ; « Ndedi » ; « Sula » ; « Vibration » ; « Dutea » ; « Struggles » ; « Sans Toi » ; « Mama Mia » . Lesquels sont intégralement joués en live.

Un orchestre solide

Flora Houang était en effet accompagnée sur scène par un jeune orchestre constitué de Joël Mbarga à la batterie, Saamah Ismaël à la basse, Daniel Bimai aux percussions, Andy Mvogo au piano et Mary Eddy Nyemb aux choeurs. Ceux- ci ont su prêcher par un professionnalisme et une symphonie impeccable. Et dans une mélodie entraînant, elle arrachait chaque fois les applaudissements chez le public.

Une collaboration prometteuse

En collaboration, Flora a également partagé sa scène avec le médaillé d’or de la francophonie Sir Prigas dans les titres « Dutea » et  » Vibration  » des chansons qui de part leurs sonorités créées une montée d’adrénaline. Ainsi, la salle toute ambiante entre en transe lorsque sur les notes du 3 points du makossa de Néllè Eyoum, Flora et sa magnifique équipe nous offrent une balade vers les tréfonds et les cabarets de Deido.

Le concert dans son ensemble était une richesse au niveau du message. Et au rythme de l’EP bientôt disponible, nous avons vibré comme Aïcha Tremblée jusqu’à 20h 48 minutes, clap de fin.

Olivier Charly / (+237) 691347589